C'était il y a un an jour pour jour. Le 24 février 2022, Vladimir Poutine annonçait dans un discours l'invasion de l'Ukraine, avant que les premières bombes ne s'écrasent sur Kiev, Marioupol, Odessa. Malgré la guerre, le Parlement ukrainien a inflexiblement poursuivi son travail. C'est d'abord dans la persévérance des institutions que se joue la démocratie.
"Nous avons continué notre travail de parlementaires comme d'habitude pendant toute cette année", dit avec émotion Lesia Vasylenko, membre depuis 2019 de la Rada, le Parlement ukrainien. "On a le président qui fonctionne, le gouvernement qui fonctionne, et la Rada, le Parlement qui fonctionne", salue-t-elle.
A la Rada, "il n'y a pas de débat quand ça concerne les questions de sécurité, de défense, de contre-attaques sur les Russes, que ce soit sur la ligne de front ou sur le terrain politique, international, économique", assure-t-elle. En revanche, "quand ça concerne les questions de fonctionnement du pays, on a toujours des débats, on a des discussions", expose-t-elle, décrivant un Parlement qui "se bat pour la démocratie".
Depuis un an, chaque Ukrainien mène à sa façon la bataille commune. "Certains de nous sont sur la ligne de combat, d'autres sur la ligne de combat diplomatique et d'autres dans les secteurs de l'éducation, de la santé, dans tous les différents secteurs", liste Lesia Vasylenko.
Volodymyr Zelensky, l'humoriste devenu chef de guerre, joue admirablement sa partition. Aux premières heures du conflit, le président ukrainien refusait net d'être exfiltré par les Américains. La formule avait fait mouche. "Il a dit qu'il n'avait pas besoin de taxi", rappelle la députée. Celui qui "a toujours, systématiquement, demandé des munitions" est véritablement "un grand exemple pour la nation ukrainienne".
Chacun, à sa place, s'est habitué à la nouvelle donne. "On s'est adapté à des frappes, on s'est adapté aux sirènes anti-aériennes, on s'est adapté aux sous-sols", déclare-t-elle fièrement. "On s'est adapté pendant cet hiver à une vie sans électricité, sans lumière presque", hallucine-t-elle.
L'être humain ne peut pas s'adapter à une vie sans liberté
"L'être humain peut s'adapter à presque n'importe quoi, mais l'être humain, et les ukrainiens surtout, ne peuvent pas s'adapter à une vie sans liberté", philosophe Lesia Vasylenko.
Guerre oblige, la théorie cède vite au feu du terrain. "On s'attendait à des attaques russes environ à sept heures du matin aujourd'hui, surtout sur les infrastructures énergétiques, mais c'était finalement assez silencieux, assez calme", explique-t-elle. La prudence reste de mise. "On espère que ça va être une journée aussi calme, mais on ne sait jamais avec les Russes", se méfie-t-elle.
On reste déterminé à se battre jusqu'à la victoire ukrainienne
L'élue emploie des mots conformes à la gravité du moment. "C'est une guerre existentielle pour nous, les Ukrainiens", avertit-elle comme pour appeler au secours. "Si on arrête de se battre, il n'y aura plus d'Ukraine, nous n'existerons plus", insiste-t-elle. "On reste déterminé à se battre jusqu'à la victoire ukrainienne".
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