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Comment Donald Trump veut régler la guerre en Ukraine

RCF, le 8 novembre 2024 - Modifié le 8 novembre 2024
Le dossier de la rédactionComment Trump veut gérer la guerre en Ukraine

Donald Trump s’est vanté durant la campagne de régler le problème de la guerre en Ukraine en 24 h. Évidement ce n’est pas si simple. Quelles sont les pistes possibles ? 

Un drapeau Ukrainien peint sur un galet avec le symbole de la paix. Crédit photo :  PixabayUn drapeau Ukrainien peint sur un galet avec le symbole de la paix. Crédit photo : Pixabay

Donald Trump n’a jamais cessé de critiquer la politique de soutien à l’Ukraine de Joe Biden. Réélu le 6 novembre, le milliardaire américain avait martelé durant la campagne qu’il trouverait un accord avec Vladimir Poutine pour régler le conflit ukrainien en 24 h. Le terme n’étant évidemment pas à prendre au pied de la lettre.

Pas de chèque en blanc à l'Ukraine avec Trump

"Il y a plusieurs clés de lecture. Cela peut être, forcer les différents belligérants à rentrer à la table des négociations. Ça peut vouloir dire forcer les Ukrainiens à accepter des compromis qu'ils ne voudraient pas" souligne Thibault Fouillet, directeur scientifique de l’institut de stratégie et de défense de l’université Jean-Moulin Lyon 3
"Donald Trump est dans une logique conditionnelle de l'action internationale et de l'aide, que ce soit vis-à-vis de l'OTAN ou vis-à-vis de Kiev. Seule certitude, il n’y aura pas de chèque en blanc pour l’Ukraine".  

Avec Trump, toutes les interprétations sont possibles

Même si Donald Trump n’a jamais détaillé sa stratégie, "en revanche, son futur vice-président J-D Wance a lui donné des pistes" rappelle Peer de Jong, ancien colonel des troupes de marine et vice président de l’institut Thémis. "Premier temps : une cristallisation du front. Puis la création d'une zone tampon. Enfin troisième partie une forme de neutralisation pendant très longtemps, 20 ou 30 ans, de l'Ukraine avec interdiction de rentrer dans l’OTAN".

Ce scénario à la Coréenne impliquerait des garanties de sécurité pour l’Ukraine, mais sans engagement américain par de troupes sur place. "L'Europe serait probablement obligée d'assumer, dans un contexte de contraintes budgétaires extrêmement fort, tout ou partie et de la reconstruction et de la protection de l'Ukraine" estime Peer de Jong. L’Ukraine serait aussi amené à perdre des territoires. 

Les inquiétudes ukrainiennes

Jeudi, lors du sommet de la communauté politique européenne à Budapest, Volodimir Zelensky a déclaré ne pas avoir connaissance du moindre détail du projet de Donald Trump pour mettre rapidement fin à la guerre. Mais il s’est dit convaincu "qu'une cessation rapide des hostilités ne pourrait qu'impliquer d'importantes concessions pour son pays". 

Ce qui inquiète particulièrement Kiev, c’est une limitation ou un arrêt de l’aide militaire américaine. Malgré son offensive dans la région russe de Koursk, l’armée ukrainienne est fatiguée et "cette aide matérielle ne pourrait pas être compensée par les Européens" rappelle Thibault Fouillet. Pour autant, les Etats-Unis ne peuvent pas se permettre de lâcher l’Ukraine d’un seul coup en l’abandonnant à son sort question de crédibilité internationale. 

Le temps travaille pour Poutine

Malgré tout, si les Américains ont des leviers pour contraindre les Ukrainiens à négocier, ce sera autrement plus difficile de convaincre Vladimir Poutine. Le président russe s’est dit jeudi prêt "à une reprise de contact" toutefois la réaction russe  à l’élection de Trump a été mitigée.

"Les déclarations qui sont sorties du porte-parole du Kremlin considéraient Donald Trump comme le président d'un des États considérés comme l'un des adversaires, si ce n'est le plus grand adversaire actuel de la Russie" fait remarquer Thibault Fouillet. "Donald Trump a déjà exercé un premier mandat, qui fondamentalement, malgré ses déclarations, n'a pas été plus favorable que ça à la Russie", ajoute le chercheur.

Le temps entre l’élection et l’installation de Trump à la maison Blanche en janvier devrait être mis à profit par Vladimir Poutine pour pousser son avantage militaire dans le Dombass, appuyé désormais par la Corée du Nord. "On va assister à une pression permanente des Russes pour gagner un maximum de terrain. C'est évident" ajoute le Colonel de Jong.
 

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