
Le bus des familles parcourt les routes de l'Orne pour animer les communes avec des propositions de l'Union départementale des associations familiales (Udaf) de l'Orne. Un dispositif précurseur qui se veut créateur de lien social.
Il s'installe dans les communes rurales ornaises depuis 2022... Le "bus des familles" de l’Udaf de l’Orne propose diverses animations pour les habitants en concertation avec les élus et associations locales. Une façon innovante de créer du lien social. Sandrine Toutain et Elisabeth Hurel en sont les animatrices.
RCF : Comment est née l’idée de faire circuler ce "bus des familles" ?
Elisabeth Hurel : "L’Udaf de l’Orne a répondu à un appel à projets via France Relance en 2021. L’État était alors très inquiet que les gens ne sortent plus, ne se voient plus, ne se croisent plus… Et il était à la recherche de porteurs de projets. L’Udaf a donc pris l’initiative de proposer un bus qui se déplacerait sur les territoires ruraux et proposerait des animations gratuites ouvertes à tous, ces animations seraient co-construites avec les habitants et les acteurs du territoire. L’État a répondu favorablement et ce bus a pu être mis en place à partir de juin 2022."
L’idée du bus des familles est aussi de mettre en valeur ce qui existe. On travaille avec les médiathèques, les centres de loisirs…
RCF : Comment préparez-vous votre arrivée avec le bus des familles dans les communes ?
Elisabeth Hurel : "Le bus est à la disposition de toutes les communes rurales qui le souhaitent. Un des élus m’appelle, puis on prend rendez-vous avec lui, ses conseillers… Ensuite, on rencontre les associations puis les habitants pour essayer de drainer les envies, les besoins et les propositions parce que, sur certaines communes, des habitants souhaitent faire part de leur savoir-faire. Par exemple sur Pervenchères, deux artistes nous ont proposé d’ouvrir leurs ateliers pour faire découvrir de la peinture, du modelage… Mais d’autres associations ont aussi envie de se faire connaître. L’idée du bus des familles est aussi de mettre en valeur ce qui existe. Donc on travaille avec les médiathèques, les centres de loisirs, les parcs régionaux… C’est un projet vraiment fédérateur."
RCF : Ressentez-vous un besoin de créer du lien social dans ces communes rurales ?
Elisabeth Hurel : "Oui. Dans les territoires ruraux, on se rend compte que les seniors sont dans leur maison et que les actifs galopent. Le bus permet, à un moment donné, de faire se rencontrer les seniors avec les enfants et ça donne l’idée que cette rencontre peut être possible. Chaque personne est dans son quotidien et, une fois qu’elles se rencontrent, elles sont ravies. Je pense que l’humain a besoin de rencontrer les autres."
On a un petit bus, Charly : c’est lui qui va parcourir l’Orne cette année
RCF : On peut également parler du design du bus des familles…
Elisabeth Hurel : "On a commencé avec un gros bus anglais, Leslie de son petit nom, qui a eu quelques problèmes mécaniques… Aujourd’hui, on a donc un petit bus, Charly : c’est lui qui va parcourir l’Orne cette année, le temps que Leslie se refasse une santé."
RCF : Pour les élus, ce bus des familles permet aussi de mettre en valeur des dispositifs déjà en place sur leur commune mais peu connus des habitants ?
Sandrine Toutain : "Oui, par exemple à Faverolles, il va y avoir une après-midi autour des arnaques sur internet en partenariat avec Familles rurales qui a une conseillère numérique. Il y a aussi le bus numérique du Conseil départemental de l’Orne qui vient à Faverolles une fois par mois. On les a fait se réunir pour qu’ils puissent travailler ensemble sur un atelier. Ça permet aux habitants de voir qu’il y a ces deux services à proximité de chez eux. C’est à la fois : faire se rencontrer différents partenaires qui peuvent avoir des accointances communes sur des thématiques et aussi mieux faire connaître ce qui existe pour les habitants."
Jusqu’alors, nous étions cantonnés à des services où les gens viennent nous voir. Là, on va vers les gens et on crée avec eux
RCF : Ce bus des familles est un dispositif innovant. Yaël Braun-Pivet, présidente de l’Assemblée nationale, l’a qualifié lors d’une visite dans l’Orne en octobre 2024 de "précurseur". Est-ce qu’il est amené à se développer ?
Elisabeth Hurel : "Il y a eu la visite d’autres Udaf puisque ce dispositif interpelle car il est un peu novateur. Une délégation italienne est venue nous voir aussi. Je pense que le bus des familles crée une réflexion sur la façon de travailler qui est peut-être un peu différente, dans le sens où on « va vers ». Jusqu’alors, nous étions souvent cantonnés à des services où les gens viennent nous voir. Là, on est à l’inverse : on va vers les gens et on crée avec eux."
Sandrine Toutain : "L’autre particularité est que le bus des familles est très diversifié dans ses approches. Dans l’Orne, on a la chance d’avoir plein de beaux projets autour de bus spécifiques sur une thématique. Et nous, on est un peu moins spécifique."
Plus d’informations sur les prochaines étapes du bus des familles dans l’Orne sur le site internet de l’Udaf de l’Orne.
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