Le Pape François vient de quitter le Palais Royal de Laeken où de nombreux sujets ont été abordés. Parmi ceux-ci, la paix, bien sûr, mais aussi les abus commis au sein de l’Église et le scandale des adoptions forcées.
Le Roi Philippe s’est exprimé en premier avec un discours tourné vers la paix et le message d’espoir que le Saint Père amène avec lui. Il aura souligné les efforts du Pape pour mettre en œuvre cette paix mondiale et pour ne laisser personne de côté, en particulier dans les pays qu’il visite.
Un second discours a été prononcé par le Premier Ministre. Alexander De Croo a insisté sur les mêmes thématiques en mettant en exergue la Guerre en Ukraine et au Moyen-Orient. Ces deux discours ont été prononcés dans les trois langues nationales.
Enfin, le Saint Père a pris la parole pour son adresse aux autorités. Le pape François a demandé pardon à trois reprises à propos des abus sexuels dans l’église. Il a exprimé la honte pour l’Église catholique d’avoir commis autant d’erreurs, que ce soit dans la question des abus ou des adoptions forcées. En ce qui concerne les adoptions forcées, il a rappelé la méfiance que nous devons avoir sur des cultures dominantes qui détournent les valeurs de l’Évangile.
Très Saint Père,
Quelle joie de vous accueillir ici parmi nous, près de trente ans après la visite du Pape
Jean-Paul II.
Votre mission apostolique héritée de Saint Pierre s’inscrit dans la grande tradition chrétienne. Elle est aussi le reflet de votre éminente personnalité. Conscient des tourments de notre monde, vous avez fait de la lutte contre toutes les formes d’injustice le cœur de votre vocation. Vos paroles, vos réflexions et vos gestes apportent espérance et lumière jusqu’aux périphéries de la grande famille humaine. Votre tout récent périple en Asie du sud-est en est l’illustration.
Vous adressez une parole de vie à toute l’humanité, allant à la rencontre des peuples les plus pauvres, les plus lointains, les plus touchés par le changement climatique et par les guerres oubliées.
Nous soutenons vos efforts, car seule la paix permet le développement, l’éducation, les soins, la justice sociale.
Très Saint Père, vous avez dénoncé avec intransigeance la tragédie sans nom des abus sexuels commis au sein de l’institution ecclésiale. Vous avez agi concrètement pour lutter contre ces abominables violences. Des enfants ont été horriblement meurtris, marqués à vie. Il en va de même pour les victimes d’adoption forcée.
Il a fallu tellement de temps pour que leurs cris soient entendus et reconnus. Il a fallu tellement de temps pour chercher des chemins de « réparation » de l’irréparable. Nous savons les efforts de l’Église de Belgique à œuvrer en ce sens, efforts qui sont à poursuivre résolument, sans relâche.
Votre vie et votre action sont placées sous le signe du don de soi. Inlassablement, vous œuvrez en faveur de notre « maison commune », la terre, pour le développement intégral de tous et de chacun, pour le dialogue entre les conceptions philosophiques, spirituelles et religieuses.
Nous savons les efforts de l’Église de Belgique à œuvrer en ce sens
Vous dénoncez à juste titre ce que vous appelez lucidement une « troisième guerre mondiale par morceaux ». En vous, Très Saint Père, nous accueillons un pèlerin qui porte un message universel de paix, de réconciliation et de justice. Vous rappelez que chaque personne a pour vocation d’être aimée et d’aimer.
Cette conception humaniste et spirituelle a toujours été celle des Universités de Louvain dont nous fêtons le six-centième anniversaire et qui vous amène chez nous. Je sais combien les étudiants et leurs professeurs seront heureux de vous rencontrer demain et après-demain, et de vous confier leurs préoccupations. La mobilisation sur les grands défis qu’ils évoqueront s’inscrit dans les valeurs mêmes des Universités de Louvain.
Très Saint-Père, le peuple belge est généreux et accueillant. Ces qualités caractérisent aussi notre société civile, très active, dont de nombreux représentants sont ici présents. Cette société civile contribue intensément à la lutte contre l’injustice et l’exclusion. Comment ne pas évoquer ici la figure du Père Damien, qui a donné sa vie pour les plus rejetés ? Il continue d’être un exemple pour nous tous. Saint-Père, nous vous souhaitons de découvrir la générosité des Belges à l’occasion de votre séjour.
Très Saint Père, c’est au nom de ce peuple au grand cœur que j’ai le bonheur de vous accueillir !
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