Joe Biden, le président américain sortant, va officiellement céder ce lundi sa place au 47e président élu Donald Trump. La cérémonie d’investiture aura lieu au Capitole sous très haute sécurité.
Ce lundi, à midi précise, heure de la côte Est des Etats-Unis (18 h en France), les codes nucléaires changeront de main. Donald Trump élu le 6 novembre 2024, deviendra officiellement le 47e président des Etats-Unis lors d’une cérémonie d’investiture, pour l’occasion transférée à l’intérieur du Capitole, en raison des températures polaires à Washington.
Le cérémonial de l'investiture sera placé sous haute sécurité après deux tentatives d'assassinat visant Trump cet été : 48 kilomètres de barrières, 25.000 policiers seront déployés. Le moment clé sera la prestation de serment du nouveau président. Main sur une bible, Donald Trump jurera de "préserver, protéger et défendre la Constitution". "C’est évidemment formel. Donald Trump ne s’intéresse pas à la Constitution américaine. Il ne veut pas en connaître l’esprit sinon il veillerait à assurer des pouvoirs alors qu’il cherche plutôt à les atomiser" estime Cécile Coquet-Mokoko, professeure de civilisation des Etats-Unis à l’université de Versailles Saint-Quentin en Yvelines.
Le premier mandat de l'ancien promoteur immobilier avait été chaotique. Cette fois Donald Trump semble mieux préparé et armé politiquement. Il a la majorité au Congrès et la Cour suprême est dominée par des juges conservateurs. Trump a choisi ses ministres et conseillers avec la loyauté pour principal critère. Son emprise sur son parti est immense Mais le nouveau président est aussi complètement désinhibé sur le plan idéologique, obsédé entre autres par l'idée de "vengeance" contre l’administration et les médias.
"Le Trump 2 n'est pas le Trump 1 parce qu'il a déjà gouverné et qu'il arrive cette fois-ci avec une expérience du pouvoir. Également parce que les hommes et les femmes dont il s'est entouré sont des gens qui connaissent également le pouvoir. Et ce qui n'était pas le cas la première fois puisqu'il était parti aussi avec beaucoup de gens inexpérimentés. Enfin, cette fois-ci, Donald Trump a une ligne assez claire un plan très précis avec l'intention de faire une rupture Joe Biden" analyse Jean-Eric Braana, spécialiste des Etats-Unis et maître de conférence à l’université Paris 2, Panthéon-Assas.
Pour le premier portrait officiel de son second mandat Trump a posé en hors-la-loi. Le cliché ressemble à s'y méprendre au "mugshot". La désormais célèbre photo d’identité judiciaire prise fin août 2024 dans une prison d'Atlanta. Ni les poursuites pénales, dont une lui a valu une condamnation historique. Ni les controverses sur ses propos racistes ou sexistes, ni les menaces contre la presse et ses opposants n'ont entravé son comeback.
Dès le premier jour, il a promis des décisions chocs : lancement d'un programme d'expulsions de migrants, taxes douanières, grâces pour ses partisans condamnés pour l'assaut du Capitole et mesures visant les personnes transgenres. "Là c’est « facile » de réprimer une partie de la population archi-minoritaire. Lorsqu’il voudra mettre en application ses mesures anti-immigration et que le recours à la main d’œuvre sans papiers sera rendu plus compliqué. Là peut-être que les impacts économiques se feront davantage sentir. On va voir ce qui va être vraiment marquant. Ce qui va vraiment durer de ses promesses de campagne" souligne Cécile Coquet-Mokoko.
Donald Trump va aussi se heurter durant son mandat à ses propres limites, notamment son âge. A 78 ans, il devient le plus vieux ne président jamais investi avec Joe Biden.
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