Alors que l’Afghanistan est dans les mains des talibans depuis le 31 août, quel avenir pour l’hôpital français de Kaboul ? Le Docteur Éric Cheysson, cofondateur de cette plateforme hospitalière de pointe dans le pays, était à notre micro, pour évoquer son futur.
Plus de 1000 salariés, seul hôpital avec un service de réanimation dans le pays, l’hôpital français de Kaboul est toujours plongé dans l’incertitude, alors que de nombreuses opérations, dont certaines complexes étaient programmées à quelques jours de la chute du gouvernement.
Il y’a eu une traînée de poudre, une traînée de peur, de panique et nous avons été obligé de tout arrêter avant d’envoyer les médecins expatriés vers l’ambassade de France : ça a été le début du chaos.
Une panique parmi les salariés afghans du centre hospitalier liée à la connaissance des talibans, qui a conduit à un état de stupeur. Un abandon qui a été ressenti durement par la population locale, mais plus largement par toute la communauté qui au quotidien œuvrait au service des civils : ONG, expatriés, etc. Une véritable débandade pour le Docteur Cheysson.
Aujourd’hui le centre hospitalier continue d’accueillir du public pour prodiguer des soins, mais son activité est ralentie. Au quotidien son fonctionnement reste un véritable défi : gestion du stock de médicaments, d’électricité avec les générateurs, de fioul, mais aussi tout simplement de l’argent pour payer les salariés, dans un pays ou le système bancaire ne fonctionne plus.
Les salariés subissent aussi la pression des talibans, notamment pour les femmes qui travaillent dans les services : “Nous avons eu l’assurance que les femmes pourraient continuer de travailler, mais en pratique, elles sont harcelées sur le chemin du travail.”
Les enjeux de santé, mais aussi humains, autour de cet hôpital sont nombreux. Des enjeux, qui pour le docteur Cheysson, font qu’il est inconcevable que le centre hospitalier ferme ses portes. Pour continuer l'activité de l'hôpital français de Kaboul, il lance un appel : "J’espère que nous allons pouvoir envoyer des missions au plus vite. Je suis prêt à aller à Kaboul dès demain pour négocier une reprise de l’activité. Tous les soutiens sont les bienvenus surtout pour les personnes qui travaillent dans le secteur médical : soyons au chevet des enfants et des femmes afghanes !”
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