Les États-Unis ont définitivement quitté l’Afghanistan ce mardi 31 août. La totalité des forces américaines déployées sur place ont quitté le pays avec pour principale conséquence la fin des évacuations. Au Vatican, le pape François a fait part de sa préoccupation dimanche lors de la prière de l’Angélus mais l’action concrète du Saint-Siège sur place reste limitée.
À la veille du retrait américain, une attaque suicide revendiquée par le groupe État islamique a tué jeudi dernier plus 13 soldats américains et près d’une centaine d’Afghans à l’aéroport de Kaboul. Depuis Rome, le pape François suit avec inquiétude la tragédie qui se joue sur place.
Je suis avec une grande préoccupation la situation en Afghanistan. Je participe à la souffrance de ceux qui pleurent pour les personnes qui ont perdu la vie dans les attaques suicides et de ceux qui cherchent aide et protection.
— Pape François (@Pontifex_fr) August 29, 2021
Si le pape délivre un message fort de soutien à la population afghane et appelle les chrétiens à la prière, sa marge de manœuvre sur place est en réalité très limitée, nous dit Jean-Baptiste Noé, docteur en histoire, rédacteur en chef de la revue Conflits et auteur de "Géopolitique du Vatican" (éd. Presses universitaires de France). “L’Afghanistan est l’un des rares pays où le Saint-Siège n’a pas de relations diplomatiques. C’est un pays où la présence catholique est quasiment inexistante". "C’est un angle mort" pour la diplomatie vaticane. "Les interventions sont limitées car la force du Saint-Siège, c’est la présence de chrétiens qui servent de relais dans un pays." Malgré cette situation complexe, le Saint-Siège est parvenu, la semaine dernière, avec l’aide de l’Italie, à exfiltrer le seul prêtre présent dans le pays, cinq religieuses et 14 enfants handicapés.
À défaut de pouvoir agir sur le terrain afghan, le Saint-Siège œuvre dans l’ombre pour accueillir les réfugiés. Les évêques européens ont déjà pris contact avec des structures qui accueillent les personnes migrantes ou réfugiés. "Les projecteurs sont rivés sur Kaboul et l’Afghanistan parce qu’il y a aujourd'hui une urgence. L'enjeu est aussi dans l’accueil et l’intégration des populations en Europe dans les années qui viennent", estime Jean-Baptiste Noé.
Il y a quelques jours, le représentant par intérim du Saint-Siège auprès de l’Onu a exhorté toutes les parties "à reconnaître et à défendre le respect de la dignité humaine et des droits fondamentaux de chaque personne, y compris le droit à la vie, la liberté de religion, le droit à la liberté de mouvement et de réunion pacifique".
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