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Être au contact de la mort, une expérience de vie

Un article rédigé par Philomène Dubois - RCF, le 2 novembre 2024 - Modifié le 5 novembre 2024
L'invité du week-endÊtre au contact de la mort, une expérience de vie

Aujourd’hui, jour de commémoration des défunts, est un moment traditionnel de mémoire pour les familles dans les cimetières. Alors que notre société s’interroge sur les enjeux de la fin de vie, nous nous questionnons aussi sur notre manière de vivre la mort. Christian de Cacqueray, fondateur du Service Catholique des Funérailles, est au micro de RCF et de RND pour en parler.

cimetière © Pexels /Pixabaycimetière © Pexels /Pixabay

Traditionnellement, nous célébrons les défunts de nos familles le lendemain de la fête de la Toussaint. Est-ce une manière d’introduire de l’espérance dans le plus grand mystère de la vie : la mort ?

Préserver la tradition du recueillement

La commémoration des défunts, qui a lieu chaque année au lendemain de la Toussaint, est l’occasion de se rendre sur la tombe de nos proches disparus. C’est une vieille tradition qu’il est essentiel de préserver, selon Christian de Cacqueray. "Toutes les occasions de rassembler les familles, de retracer son histoire sont essentielles." Le fondateur du Service Catholique des Funérailles nous invite à nous réjouir de cette tradition et de ce temps liturgique encore bien vivant. Pour lui, la présence des morts est bénéfique : "Au terme du cycle du deuil, il y a le temps de l’héritage spirituel. Il faut célébrer tous ces beaux parcours de vie dont nous sommes les héritiers."

Toutes les occasions de rassembler les familles, de retracer son histoire sont essentielles.

Le cimetière est un endroit crucial pour nous rappeler notre mortalité. Christian de Cacqueray se réjouit de leur présence au centre des villes et des villages, ce qui permet aux habitants de s’y rendre facilement. "Éradiquer toute manifestation physique de la mort, c’est amputer l’humanité d’une dimension essentielle. On aura beau dire que Dieu n’a pas voulu la mort, elle est pourtant intrinsèque à la vie." Le fondateur du Service Catholique des Funérailles milite pour que les jeunes soient davantage sensibilisés à la mort afin qu’ils prennent conscience de l’importance de leur existence. "Je suis un fervent défenseur de cette finitude, qui est un facteur de plus de vie."

Être au contact de la mort, une expérience de vie

La mort est entourée d’incertitudes et peut susciter des angoisses. Christian de Cacqueray y voit pourtant un grand passage, un moment de lâcher-prise. "Cette expérience de la confiance et du lâcher-prise est sûrement bénéfique. Je partage cette incertitude et cette peur, mais aussi une grande confiance, car des milliards d’êtres humains, nos ancêtres, sont passés par là." Les témoignages d’expériences de mort imminente suscitent beaucoup d’intérêt, apportant un message positif qui encourage à la confiance et à accepter le cours de la vie, conclut-il.

Révolte, cri, désespoir… nous avons le devoir de soigner l’accompagnement des rites, car ils sont indispensables dans ces moments-là.

Face à une mort violente ou inattendue, tous les sentiments sont légitimes, témoigne Christian de Cacqueray. "Révolte, cri, désespoir… nous avons le devoir de soigner l’accompagnement des rites, car ils sont indispensables dans ces moments-là." Pour lui, la ritualité est bénéfique, même si aucun discours ne peut apaiser totalement la peine. L’éternité réside dans chaque instant de nos vies, poursuit-il, et il appelle à vivre l’instant présent. "Être vivant est un don fabuleux, et notre seul devoir est de le vivre du mieux possible, en communion avec tous ceux qui nous entourent."

La fin de vie : une question de société

La mort nous inquiète tant que l’on souhaiterait pouvoir la prévoir, la planifier, la maîtriser. Un projet de loi est en discussion en France pour légaliser l’euthanasie ou le suicide assisté. Christian de Cacqueray comprend ce débat face à des personnes qui se sentent isolées, mais il voit la question comme un enjeu collectif. "Nous vivons en société ; cette question ne peut être traitée individuellement. Si l’on autorise le droit de mettre un terme à la vie, le respect de la vie et de la dignité humaine en subiront un coup considérable."

Près de la moitié des jeunes de cette tranche d’âge disent que ce contexte les fait réfléchir, voire remettre en question l’idée d’avoir des enfants.

Christian de Cacqueray a mené une étude sur le désir de vie chez les jeunes de 15 à 35 ans, révélant que l’angoisse face aux défis écologiques influe déjà sur leur souhait de fonder une famille. "Près de la moitié des jeunes de cette tranche d’âge disent que ce contexte les fait réfléchir, voire remettre en question l’idée d’avoir des enfants." Selon lui, c’est une situation préoccupante : s’abstenir d’avoir des enfants, c’est mettre sa propre vie en danger, car il n’y a rien de plus heureux que de donner la vie. Face aux périls écologiques, il nous invite à élargir notre perspective et à embrasser la vie avec une ampleur décuplée.

©RCF
Cet article est basé sur un épisode de l'émission :
L'invité du week-end
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