Depuis 8h30 ce mardi 19 mars et jusqu’à vendredi 22 mars, les évêques de France sont rassemblés à Lourdes pour leur première assemblée plénière de l’année. Un rendez-vous qui sera une fois de plus porté sur la question de la lutte contre les abus sexuels dans l’Eglise, mais aussi en lien avec l’actualité française puisque la fin de vie sera abordée. Voici le détail du programme.
Entre les laudes et les messes quotidiennes, plusieurs moments d’échange sont prévus tout au long de cette semaine d’assemblée plénière, du 19 au 22 mars. Comme depuis 2021, les échanges seront largement consacrés à la question des abus sexuels dans l’Eglise, et ce dès mardi après-midi. En parallèle, la réforme du CEF, le ministère du diaconat, le budget des diocèses ainsi que l’avenir des radios chrétiennes seront également abordés. Enfin, un autre sujet devrait s’inviter dans les échanges informels : la fin de vie.
Au menu des discussions ce mardi matin : le chemin de transformation de la Conférence des évêques de France, autrement dit la refonte de l’institution, qui n’a pas évolué depuis quinze ans. Cela devrait passer notamment par la création de six pôles en lieu et place des 18 commissions actuelles. Jeudi matin, les évêques se pencheront sur l’état du diaconat permanent. Restauré il y a soixante ans par le concile Vatican II, certains le jugent menacé et appellent à le modifier pour insuffler l’élan de la vocation.
Mardi après-midi, le sujet devenu récurrent des abus sexuels dans l’Eglise sera de nouveau largement sur la table. Plusieurs instances seront consultées, à commencer par le Tribunal pénal canonique national (TPCN) qui rendra son rapport annuel d’activité. Il s’agit de l’instance créée, il y a deux ans sur préconisation du « rapport Sauvé ». Composée de membres du clergé et de cinq laïcs, elle est compétente sur les affaires de violences sexuelles sur personnes majeures et d’abus en tous genres. Elle peut prononcer des peines telles que l’interdiction de demeurer dans un lieu, d’exercer un ministère, voire l’excommunication.
D’autres structures en lien avec le sujet des abus dans l’Eglise seront évaluées. Notamment l’Inirr, l’Instance nationale indépendante de reconnaissance et de réparation, qui a accompagné plus de 1300 personnes victimes jusqu’à présent. Après trois ans de mandat, les évêques devront prolonger sa mission. Autre instance consultée : le fonds Selam, qui récupère auprès des diocèses, les sommes finançant les réparations financières dues aux personnes victimes d’abus.
Mais si le programme a été imaginé comme tel, l’actualité risque d’y faire irruption. Et pour cause, huit jours après les annonces sur la fin de vie faites par Emmanuel Macron, les évêques ne peuvent pas ignorer le sujet. Le président de la CEF, Monseigneur Eric de Moulins-Beaufort s’est par ailleurs exprimé à ce sujet dimanche dans le JDD. "Alors que la loi pourrait susciter un encouragement à l’accompagnement, le projet proposé risque au contraire de faire apparaître la proposition du suicide comme la fin la plus raisonnable", s’est-il inquiété. Dès lors, nul doute que le sujet soit abordé dans les rangs de l’assemblée.
#FinDeVie : qui fera entendre la voix de ceux qui choisissent de vivre ?@Mgr_EMB, Président de la CEF, dans le @leJDD ce dimanche. pic.twitter.com/7ByBHcCIb2
— Église catholique en France (@Eglisecatho) March 17, 2024
Monseigneur Eric de Moulins-Beaufort n'a d'ailleurs pas manqué de parler de la fin de vie dans son discours d'ouverture de l'assemblée plénière : "notre voix, sur ce sujet comme sur d'autres, est attendue ; elle est même, plus que d'autres, espérée", a-t-il affirmé, partageant "l'inquiétude de beaucoup de personnes malades, âgées ou non, et de beaucoup de soignants". Un texte commun va être soumis au vote des évêques ce mardi.
Enfin, à l’heure où certains diocèses sont en difficulté financière, la CEF étudiera le budget 2024-2025. Un sujet qui fera aussi écho avec celui abordé mercredi soir sur les enjeux et les perspectives des radios chrétiennes.
Cette première assemblée plénière de l’année se clôturera vendredi, par un discours du président de la CEF, Eric de Moulins-Beaufort.
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