Le président Volodymyr Zelensky a été reçu en héros ce mercredi à Washington pour demander un nouveau soutien militaire et financier. Au même moment, l’ancien président russe Dmitri Medvedev, était à Pékin pour demander le soutien de Xi Jinping. Comment interpréter cette nouvelle séquence dans la guerre en Ukraine alors que le conflit semble s’établir dans la durée ? Quel est l'impact de cette guerre européenne ailleurs dans le monde ?
Une aide de 42 milliards d’euros a été votée aux États-Unis pour venir en aide à l’Ukraine, qui s’ajoute aux 50 premiers milliards déjà versés. Joe Biden s’est aussi engagé à fournir le système sophistiqué de défense antiaérienne Patriot. "Les Ukrainiens dépendent à 99% des armements américains mais tout ça n’est pas éternel. Tôt ou tard, l’opinion américaine peut se retourner", alerte Bernard Lecomte, journaliste et écrivain. De l’autre côté, même si l’armée russe est "mal commandée et mal équipée, elle reste inépuisable".
La Russie avait prévu que le conflit s’installe dans la durée : "Tôt ou tard, les Russes pensent qu’ils reprendront l'Ukraine, peut-être dans 20 ans ou 50 ans. Il est inutile de négocier, ils ne comprennent que la capitulation". En attendant, ils cherchent un soutien chinois : Dmitri Medvedev, l’ancien président russe, a rencontré le président chinois Xi Jinping à Pékin. "La Chine défend les intérêts de la Chine. Si les conséquences de la guerre sont trop négatives pour elle, elle fera pression sur Poutine pour qu’il arrête le conflit", explique Bernard Lecomte.
La population russe reste éloignée de la guerre : "La nation russe est lobotomisée par des mois de propagande qui soutient que la guerre en Ukraine est une simple opération de sécurité. Le pays fait 10 000 km de long : les Russes se sentent concernés seulement quand quelqu’un de leur famille va faire la guerre. Sinon, ils vivent comme d’habitude", déplore Bernard Lecompte.
Sur les neuf millions d’habitants de l’État d’Israël, 15% sont originaires de l'ancienne union soviétique, soit un demi-million de Russes et un demi-million d’Ukrainiens. "Dès le premier jour de l’invasion par la Russie, les communautés menaçaient de s’opposer. L’ancien premier ministre a offert ses services aux deux pays pour des accords de paix. Le conflit est très suivi parce qu’il a des incidences sur la société israélienne elle-même".
Du côté des chrétiens, le pape François et le Patriarche des orthodoxes sont impliqués politiquement dans le conflit, comme le rappelle Bernard Lecompte : "le Pape François est le chef des catholiques qui sont à l’ouest de l’Ukraine. Ils se sont unis à Rome il y a plusieurs siècles pour ne pas dépendre de Moscou. Quant au patriarche de toutes les Russies, dont l’Ukraine, il fait partie des chefs militaires".
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