Maine-et-Loire
Permettre à des personnes de la rue d'assister à des épreuves, proposer un accompagnement spirituel aux athlètes... Pour les Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024, l'Église catholique est mobilisée. Elle vient de lancer son projet Holy Games. Son pari : faire des Jeux un lieu d'accueil, de rencontres et d'évangélisation.
"En 2024, Église catholique et sport se rencontrent pour vivre des Jeux saints, solidaires, missionnaires, portés par la jeunesse." C'est ainsi qu'est résumé le projet Holy Games, au slogan résolument dynamique : "L'Évangile c'est sport !" Holy Games a été lancé ce lundi 17 avril, dans les locaux de la nonciature apostolique (représentation du Vatican) à Paris. Accompagnement spirituel des athlètes, messe d'ouverture des Jeux, compétitions sportives... Les propositions de l'Église catholique pour les Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024 ont donc été présentées. L'occasion d'expliquer pourquoi l'Église se mobilise pour les Jeux.
"Je veux que ça soit un vrai lieu de fraternité et d’accueil, annonce Mgr Emmanuel Gobilliard, on a cette mission-là." L’évêque de Digne est le délégué du Vatican pour les Jeux olympiques de Paris 2024. Un événement durant lequel l’Église entend être solidaire sur tous les fronts. Avec les athlètes, en leur proposant un accompagnement spirituel, comme avec les personnes de la rue et celles en situation de fragilité. L'Église catholique souhaiterait obtenir des places pour que des personnes vulnérables puissent assister aux épreuves sportives. "On est en train de monter un dispositif pour qu’ils puissent participer à certaines épreuves", confirme Mgr Gobilliard.
Les paroisses de la région parisienne seront mobilisées pour faire vivre les Jeux aux personnes en situation de précarité et pour accompagner "les personnes qui vivront négativement les Jeux olympiques". Mgr Gobilliard entend par là celles "qui seront soit expulsées soit impactées négativement dans leur vie quotidienne" : "C’est souvent les plus pauvres qui le sont", commente l'évêque.
En plus d'une attention particulière portée aux personnes fragiles, l’Église entend proposer un accompagnement spirituel aux athlètes. Dans une dizaine de paroisses de la région parisienne, plus de 2.500 personnes se tiendront disponibles. "Un des premiers objectifs c’est d’abord de prendre soin du monde du sport, décrit Isabelle de Chatellus, la directrice du projet Église catholique et JO de Paris 2024. L’Église, elle aime le sport elle est capable de faire du sport."
Les Jeux olympiques se déroulent du 26 juillet au 11 août 2024 et les Jeux paralympiques du 28 août au 8 septembre. Période au cours de laquelle l'Église entend proposer de nombreuses animations. Ainsi, une course de 10 km est prévue entre le Sacré-Cœur de Montmartre et la basilique Saint-Denis, via le village olympique, pour "relier les communautés" et allier sport et foi.
Une messe d’ouverture des Jeux olympiques va être célébré à Paris, en écho à la messe qui a ouvert les Jeux d’Athènes en 1896, précise Isabelle de Chatellus. Messe voulue par Pierre de Coubertin et célébrée par le dominicain Henri Didon, qui avait réuni plus de 4.000 participants.
Tout au long des Jeux, le lieu de référence pour les catholiques sera l’église de la Madeleine, dans le VIIIe arrondissement, dont l’architecture, souligne-t-on, peut faire penser à celle de la Grèce antique... C’est surtout un monument situé à deux pas de la place de la Concorde et les Champs-Élysées, là où se déroulera la cérémonie d’ouverture des Jeux paralympiques le 28 août 2024. "On espère avoir une fan zone", prévient Isabelle de Chatellus, pour proposer des événements sportifs et festifs à l’extérieur mais aussi attirer les passants à l'intérieur de l’église. Là, une chapelle sera dédiée aux athlètes : Notre-Dame des sportifs, dont la bénédiction est prévue pour le 9 septembre prochain.
C'est un des enjeux de ce projet Holy Games de rappeler que le sport c’est un jeu au service de la personne, de sa dignité, au service du bien commun avant d’être une compétition où on écrase l’adversaire
Les Jeux olympiques sont vus comme un lieu d’évangélisation mais pas seulement. Isabelle de Chatellus défend "un lien presque intrinsèque entre l’Église et l’olympisme". "Depuis le début l’Église est associée aux Jeux olympiques", rappelle Mgr Gobilliard. Les fondateurs des Jeux olympiques sont en effet deux catholiques : Pierre de Coubertin et le dominicain Henri Didon. L'évêque de Digne aime rappeler tout ce qui dans les valeurs de l’olympisme renvoie à l'Évangile. "La charte olympique" est pour lui comme "saupoudrée des valeurs de l’Évangile". "On a l’impression que l’Évangile affleure de toute la charte olympique." Il y a la fraternité et la solidarité mais aussi le combat dans l’adversité. "Le sport de haut niveau est une propédeutique pour la foi, observe Jason, séminariste et ancien judoka de haut niveau. Parce que comme on le voit, dans la foi c’est pas simple tous les jours ; il y a des hauts il y a des bas, il y a des combats. Et le sport apprend à persévérer tout simplement dans ces combats !"
Avec Holy Games, l’Église veut aussi "redonner ses valeurs profondes au sport" et défendre "un sport des origines, qui était un sport juste, un sport vrai, un sport bon pour le corps individuel, le corps de l’individu et bon pour le corps social", rappelle Isabelle de Chatellus. "C’est aussi un des enjeux de ce projet Holy Games de rappeler que le sport c’est un jeu. C’est un jeu au service de la personne, de sa dignité, au service du bien commun avant d’être une compétition où on écrase l’adversaire."
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