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Israël - Hamas : un cessez-le-feu si fragile, par Antoine-Marie Izoard

RCF, le 23 janvier 2025 - Modifié le 23 janvier 2025
Le point de vue de 7h20Israël - Hamas : un cessez-le-feu si fragile, par Antoine-Marie Izoard

LE POINT DE VUE DE ANTOINE-MARIE IZOARD - Le cessez-le-feu entre le Hamas et Israël a pris application le 19 janvier 2025. Cette trêve est-elle une simple accalmie au milieu d'un conflit sans cesse ravivé, ou un réel espoir de voir finir cette guerre ? Antoine-Marie Izoard, directeur de la rédaction Famille Chrétienne, réagit.

Antoine-Marie Izoard, directeur de la rédaction de Famille ChrétienneAntoine-Marie Izoard, directeur de la rédaction de Famille Chrétienne

Une trêve brève ?

Ce cessez-le-feu entre le Hamas et Israël, on le voit ces derniers jours, est plus cassant que du cristal. Aux premières heures de la trêve, les Israéliens ont pleuré de joie en retrouvant les trois premières otages, en captivité depuis 471 jours. Les Palestiniens libérés de la prison militaire israélienne d’Ofer, surtout des femmes et des adolescents, ont été accueillis avec des chants et des feux d’artifice. Si la première phase de cet accord se poursuit sans incident, ces libérations devraient encore intervenir des deux côtés, les prochaines sont prévues samedi.

Mais les habitants de la région le savent trop bien, un cessez-le-feu n’est pas l’assurance de la paix. Arrêter le crépitement des armes est possible, mais ce n’est pas la fin d’une guerre, n’en déplaise à Joe Biden qui a voulu le faire croire et s’attribuer toute la paternité de cet accord précaire. Il y a fort à parier que le Hamas a accepté cette trêve pour se refaire une santé, et l’État hébreu pour offrir un cadeau de bienvenue à Donald Trump, au moment où il s’installait à la Maison-Blanche.

Vers une résolution des conflits

La haine est profonde après quinze mois de guerre. La violence insondable de la sanglante attaque du 7 octobre 2023, qui fit plus de 1 200 morts, est un traumatisme pour tous les Israéliens. Le retour au compte-gouttes des otages encore en vie est un véritable supplice. Quant au déluge de feu de l’armée de l’État hébreu qui a causé la mort de 46 000 personnes à Gaza, il ne pourra être effacé des mémoires. À la faveur de la fin des combats, les Palestiniens regagnent leurs villes et villages, et découvrent des champs de ruines, des bâtiments tombés comme des châteaux de cartes qu’il faudra, selon l’ONU, quinze ans pour rebâtir. Chacun sa propre vision de l’enfer.

Le cessez-le-feu n’est donc qu’une étape. Écoutons les responsables catholiques de Terre sainte : d’après eux, sans « volonté de reconnaître les souffrances de l’autre et une éducation centrée sur la confiance », il n’y aura pas de paix durable. Et pas non plus sans « une solution juste qui s’attaque à l’origine de cette lutte de longue date ». On voit mal cependant comment la politique prendrait le dessus alors que le retour de Donald Trump à Washington ravive en Israël le débat sur l’annexion des territoires occupés. L’inquiétude se déplace ainsi en Cisjordanie, où les colons organisés en milices armées multiplient les exactions à l’encontre des Arabes, qu’ils soient musulmans ou chrétiens…

Le rôle des chrétiens 

Et nous ? À des milliers de kilomètres de là, comment serions-nous des artisans de paix ? Il nous faut encore entendre l’appel des évêques de Terre sainte qui attendent « avec impatience » le retour des pèlerins dans les lieux saints. Si la démarche du pèlerinage est souvent personnelle, on mesure peu combien visiter la Terre sainte, aujourd’hui et demain, est vital aussi pour la communauté chrétienne et tous ceux qui y résident.

©RCF
Cet article est basé sur un épisode de l'émission :
Le point de vue de 7h20
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