Près de deux tiers des cancers du sein surviennent après 50 ans, mais la maladie peut aussi se développer plus tôt. Cécilia, Alice et Audrey ont été diagnostiquées avant 30 ans. Ces trois ambassadrices de l’association Jeune et Rose livrent un témoignage plein d’espoir sur leur vécu de jeune femme atteinte d’un cancer du sein.
Le ruban rose fête son 31e anniversaire. Cette année encore, le mois d’octobre est consacré à la sensibilisation et à la lutte contre le cancer du sein. Une enquête menée par la Ligue contre le cancer révèle qu’une femme sur deux méconnaît les risques liés à cette maladie. Ce chiffre montre l’importance d’informer sur le sujet. Dans la majorité des cas, le cancer du sein se développe avant 50 ans (80 % selon l’Institut national du Cancer). Avant cet âge-là, la détection est plus rare mais existe. Cécilia, Alice et Audrey sont ambassadrices de l’association Jeune et Rose dans la Loire. Chacune d’entre elles a été diagnostiquée comme porteuse d’un cancer du sein, avant 35 ans.
Quand le cancer se développe avant 50 ans, toute la vie de jeune femme est impactée. Alors qu’elle est enceinte de sept mois, Cécilia apprend la mauvaise nouvelle. “Mon sage-femme ne m’avait pas palpé la poitrine tout au long de ma grossesse, et j’avais une plage de mastose depuis 2018”, explique-t-elle. Après échographie, elle découvre que c’est cancéreux “avec un stade 3, donc ganglions touchés." Son accouchement sera déclenché entre deux cures de chimiothérapie. Cécilia jongle entre les couches, les nuits difficiles et le traitement. Celui-ci se révèle inefficace, et c’est un autre calvaire qui démarre. Pendant deux ans, la jeune maman fait l’objet d’une thérapie ciblée qu’elle décrit comme : “une mini-chimio en cachets.” Pendant un an et demi, elle ne sort pas de chez elle. “Là par contre j’ai ramassé”, souffle l’ambassadrice de Jeune et Rose.
“Moi, je le dis souvent, je portais la vie, je portais la mort”, les mots de Cécilia sont durs. De l’annonce à son compagnon, à sa grossesse, en passant par la rentrée en sixième de sa première fille, tout s’apparente à une épreuve. “J’étais vraiment scindée en deux avec des moments très joyeux et des moments très difficiles”, développe-t-elle. Mais finalement, elle raconte avec le sourire l’annonce à sa fille : “C’était sa rentrée en 6e, je lui disais que je n’aurais pas de cheveux. Elle me disait "bah c’est pas grave, tu mettras une perruque"."
A partir de 50 ans, il est recommandé de réaliser des mammographies régulières pour dépister la maladie. Mais avant ça, comment savoir ? Alice a 25 ans lorsqu’elle se rend chez sa sage-femme pour un examen de routine. Sur place, c’est la douche froide. Elle est atteinte d’un cancer du sein : “Je l’ai su totalement par hasard”, affirme-t-elle.
Grâce à sa détection rapide, elle échappe à la chimiothérapie, mais écope d’une tumorectomie. “On m'a enlevé la tumeur”, explicite Alice. Mais ça ne s’arrête pas là. A seulement 25 ans, cette ingénieure en environnement poursuit son traitement avec une hormonothérapie qui prend la forme d’une injection par mois pour lui enlever ses hormones, porteuses du cancer. Alice est alors ménopausée de manière artificielle. Deux ans plus tard, elle ne sait toujours pas si elle pourra un jour avoir des enfants. “Moi ça faisait quelques mois que j’étais avec mon conjoint et j’ai dû lui annoncer : “t’as tiré le gros lot t’es avec quelqu’un qui a un cancer à 25 ans, c’est super rare””, ironise-t-elle. Après-coup, cette épreuve les a soudés.
Audrey est maman de trois enfants : Noam, 4 ans et des jumeaux, Elijah et Isaïa, 2 ans. Pendant trois ans, elle les a allaités, jusqu'à ce jour de décembre. “Je prévoyais de faire une augmentation mammaire et pendant les examens, on a découvert la première tumeur”, explicite-t-elle. Depuis, cette agente immobilière de 32 ans jongle entre sa vie de famille, son travail et la maladie. “Y a un côté où je suis en décalage avec les collègues parce qu’on prend du recul sur des petites broutilles par exemple”, conclut Audrey.
Ces trois jeunes femmes font partie de l’association Jeune et Rose, dont l’antenne régionale est basée à Saint-Chamond dans la Loire. Tout au long du mois d’Octobre Rose, de nombreuses actions sont organisées sur l’ensemble du département.
Ces témoignages sont à retrouver dans l’émission La Loire Aujourd’hui, présentée par Philippe Louat et disponible sur notre site, rcf.fr.
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