"Désinformation", "calomnie", "diffamation" et "amour du scandale". Ce sont, selon le pape François les "quatre péchés" du journalisme. Et pour le chef de l’Église catholique, la "désinformation" est le premier de tous.
Samedi 26 août, dans la matinée, le pape François recevait au Vatican une délégation de journalistes italiens venus présenter le prix "È Giornalismo". Dans le message qu'il leur a adressé, il a listé les "quatre péché" du journalisme, en premier lieu desquels la "désinformation". En bon communicant, le chef de l'Église catholique a aussi demande "de l’aide" aux journalistes à l’approche du synode sur la synodalité : décrire "le processus tel qu’il est réellement."
"La désinformation est l'un des péchés du journalisme", a dit le pape François devant une délégation de journalistes italiens. Par "désinformation", le chef de l’Église catholique entend le fait de "ne pas informer" ou de "mal informer". Il considère que trois autres "péchés" guettent le journaliste : "la calomnie", "la diffamation, qui est différente de la calomnie mais qui détruit" et "l'amour du scandale".
Par opposition aux "fausses nouvelles" propagées "pour orienter l’opinion publique", le pape invite à se pencher sur "la réalité des faits" - il parle aussi du "dynamisme des faits". Il formule "l’espoir" que les professionnels de l’information "cultivent le principe de réalité" et non la diffusion de "slogans". "La culture numérique nous a apporté tant de nouvelles possibilités d’échange, mais elle risque aussi de transformer la communication en slogans."
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Le pape ne s’est pas contenté de rappeler les fondamentaux du métier de journaliste. Il a aussi donné aussi un cap aux professionnels de l’information : servir la paix et le dialogue. C’est d’ailleurs un vœu que le pape François formule depuis le début de son pontificat. Rappelant le contexte de la guerre en Ukraine, il les a invités à ne pas se laisser "influencer par le langage de la haine". "J'espère qu'une place sera accordée aux voix de la paix, a-t-il dit, à ceux qui sont déterminés à mettre un terme à ce conflit comme à tant d'autres conflits."
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Sans doute est-ce parce qu’il entrevoit combien le synode s’annonce complexe et lourds d’enjeux politiques, le pape a demandé aux journalistes qu’ils décrivent le "processus tel qu’il est réellement, en laissant derrière lui la logique des slogans et des histoires préemballées" - en bon communicant, celui-ci leur demande même de "l’aide" aux professionnels de l'information.
Conscient que le "synode sur la synodalité" est pour un média un sujet "excessivement technique" et "de peu d’intérêt pour le grand public", François a insisté sur l’importance de ce synode. "C’est quelque chose que l’Église offre aujourd’hui au monde", a-t-il dit. Un exemple de discernement et d’écoute mutuelle, qui inclut "tout le monde", dans un monde marqué par "une culture d’exclusion" - que le pape François, avec son sens de la formule, qualifie "d'une sorte de capitalisme de la communication". En répétant "tout le monde, tout le monde", le pape a repris les mots qui ont tant marqué les JMJ de Lisbonne. "Il n’y a pas de catholiques de première, de deuxième ou de troisième classe, non. Tous ensemble. Tout le monde. C'est l'invitation du Seigneur."
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