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L’appel de la liberté 1944 : les résistants et les martyrs de l’Orne

Un article rédigé par Aurélien Vurli - RCF Orne, le 3 juillet 2024 - Modifié le 3 juillet 2024
L'appel de la liberté : été 1944, l'Orne libéréeL’appel de la liberté 1944 : les résistants et les martyrs de l’Orne

En 1944, près de 2% de la population ornaise est considérée comme résistante. Pourtant, au début de la guerre, la population a très bien accueilli le régime de Vichy. Par des petites actions, des Ornais se sont soulevés contre l’occupant en attendant le débarquement. Les Archives départementales de l’Orne conservent de nombreux témoignages oraux de résistants. 

Patrouille des Forces françaises de l'intérieur en opération (©Archives départementales de l'Orne)Patrouille des Forces françaises de l'intérieur en opération (©Archives départementales de l'Orne)

Évoquer son nom renvoie à des héros. Des hommes et des femmes qui ont affronté l’occupant au nom d’un idéal : la France. Et tout est dans le nom : La Résistance. Pourtant ce nom ne reflète pas un mouvement uniforme. Dans les villes, dans les campagnes, dans les maquis, résister ne veut pas dire la même chose.

2 % des Ornais comptabilisé comme résistants en 1944

À la fin de la guerre, on compte près de 2% de la population comme résistante. Ce qui n’était clairement pas le cas au début. L’Abbé Marcel Poulain, un prêtre d'Alençon, raconte qu’en 1940, « 98 % des Alençonnais étaient contents de voir Vichy traiter avec les Allemands. La mentalité n’était pas 100 % résistance. »

Certains comme Louis Marchand expliquent, après coup, avoir commencé à résister dès 1940. C’est le cas de Louis Lemarchand qui raconte « mal supporter les Allemands ». Il cherchait à prendre contact avec des groupes de résistants et a été contacté par un des chefs pendant la guerre. Selon Annette Lajon, figure marquante de la Résistance dans l’Orne, il était facile d’entrer en contact avec un groupe de résistants.

S’habiller en bleu, blanc, rouge le 14 juillet 

Résister à l’occupation prenait des formes diverses. Faire du renseignement, faire du sabotage, faire de la presse… Mais cela pouvait commencer avec des actes ordinaires. « On écoutait les Anglais, on se transmettait les nouvelles de bouches à oreilles, le 14 juillet on s’habillait en bleu, blanc, rouge, raconte Max Philippe. Un libraire avait mis un petit mot sur un livre de Pétain : “épuisé”. »

Annette Lajon a longtemps fait des interventions publiques pour parler de ses années de résistance entre ses 10 et 12 ans. Elle a toujours témoigné de sa joie de prendre part à cette Résistance avec ses parents. « On sortait une nuit sur deux mettre des éclateurs de pneus. »

La menace sur les familles

La Résistance faisait aussi des faux-papiers. L’Abbé Marcel Poulain en a fait pour des réfractaires au service du travail obligatoire instauré en 1943. Les jeunes hommes étaient envoyés par Vichy en Allemagne pour servir dans les usines de guerre. Les réfractaires au STO vont gonfler les rangs de la résistance. 

Ces hommes et ces femmes prenaient tous les risques. Ils s’engageaient eux-mêmes, mais leur engagement menaçait aussi leur famille la plus proche. Un arrêté des Allemands menaçait les hommes pris dans des actes de résistances, de fusiller ses frères, ses parents masculins, ses cousins et ses beaux frères. 

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