Avignon
Les dominicains, une présence d'Église au cœur du festival d'Avignon
En partenariat avec LE JOUR DU SEIGNEUR
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L'archevêque de Toulouse, Monseigneur Guy de Kerimel, a choisi de consacrer la ville de Toulouse pour la protéger de ce qu'il considère être des menaces ténébreuses. En cause la présentation d’un spectacle qu’il juge “sombre” dans la Ville Rose. Cette initiative peu commune interpelle quant à l’état des relations entre Église et Culture.
Le spectacle s’annonce pour le moins impressionnant. Une statue de 12 mètres représentant une chimère mi-femme, mi-scorpion va défiler dans les rues de Toulouse à l’occasion d’une représentation imaginée par François Delarozière. Toutefois celle-ci est loin d’enthousiasmer l’archevêque de Toulouse, Monseigneur Guy de Kerimel, pour qui il s’agit d’un art “ténébreux”. En réaction, il a décidé de célébrer une messe de consécration de la Ville Rose.
Pour expliquer sa décision, l’archevêque de Toulouse avance l’idée que ce spectacle “ténébreux” ajoute à l’atmosphère anxiogène ambiante. Dans une France traversée par “les peurs sanitaires, les peurs climatiques, les peurs de l’avenir”, Monseigneur Guy de Kerimel entend prôner “une espérance et manifester que seul l’amour est vainqueur”. Il choisit de créer une opposition entre les valeurs chrétiennes et le message qu'il perçoit derrière la représentation mécanique.
J'entends donner une espérance et manifester que seul l'amour est vainqueur.
Sa décision a reçu du soutien. Selon lui, la publicité autour du spectacle a fait réagir bon nombre de chrétiens dont il se fait le porte-parole. La reproduction sur l’affiche “d’églises brûlées” semble particulièrement avoir heurté les sensibilités. Les nombreux incendies criminels dans les églises à travers la France sont encore bien présents dans les esprits et raviver la flamme ne passe pas pour beaucoup de croyants. Ce d'autant plus que la réouverture de Notre-Dame est proche, après cinq ans de travaux.
C'est une réaction d'un autre temps...
L’opinion de l’archevêque demeure toutefois incomprise par François Delarozière, l’artiste derrière la représentation. Il dénonce une réaction “d’un autre temps”. Il apparaît donc comme surpris, et ce d'autant plus que la déambulation de machines avait déjà eu lieu en 2018. Guy de Kérimel dit “entendre” ces arguments, ne les trouvant toutefois pas convaincants.
Cette opposition entre les mondes de l'art et de l'Église semble se généraliser. L'archevêque de Toulouse rappelle que, en réaction à la cérémonie d'ouverture des Jeux Olympiques de Paris cet été, des religieux et croyants ont élevé la voix pour faire entendre leur indignation. Monseigneur de Kerimel en fait partie. "On nous a sorti Bacchus, le dieu de l'ivresse, qui désinhibe et laisse place aux passions." Plus qu'un désaccord avec certains artistes, il s'agit là pour le toulousain d'une réelle opposition entre art contemporain et religion "je pense qu'il y a une partie de la culture qui rejette clairement aujourd'hui le christianisme".
Je pense qu'il y a une partie de la culture qui rejette clairement aujourd'hui le christianisme.
Cela n'a pourtant pas toujours été un état de fait. Fut un temps, l'art sacré était le seul art digne de considération. De nos jours des connivences entre art et religion existent encore, à l'instar du spectacle "Paris, cœur de lumière". Culture et Église ne sont donc pas irréconciliables et la réouverture de la cathédrale Notre-Dame de Paris devrait être un grand moment de foi et de art !
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