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L'hôpital de Bourges régule l'accès aux urgences

Un article rédigé par Guillaume Martin-Deguéret - RCF en Berry, le 3 juillet 2024 - Modifié le 3 juillet 2024

Depuis ce lundi 1ᵉʳ juillet, les patients doivent désormais passer par le 15 avant de se rendre aux urgences. Une régulation mise en place pour désengorger le service qui est en pleine période de travaux.

Du changement aux urgences de Bourges depuis le 1er juillet. © RCF - Guillaume Martin-Deguéret.Du changement aux urgences de Bourges depuis le 1er juillet. © RCF - Guillaume Martin-Deguéret.

Il y a du changement à l'hôpital de Bourges. Depuis le 1ᵉʳ juillet, les patients ne peuvent plus accéder directement aux urgences, et doivent d'abord appeler le 15. Au bout du fil, un médecin régulateur décidera si la situation nécessite de se rendre au service ou réorientera le patient si besoin. Une nouvelle organisation qui était devenue nécessaire, alors que les urgences sont actuellement en travaux : « Pendant cette période, la surface est malheureusement réduite, on a donc une baisse de la capacité d'accueil. On se doit de mieux accueillir nos patients, c'est pour ça qu'on met en place la régulation de l'accès aux urgences », rappelle Rémi Fauquembergue, le Directeur de l'hôpital. 

 

Désengorger les urgences


Ces travaux devraient se terminer en 2026 et permettre d'augmenter la surface des urgences de 30 %. Mais au-delà de cette période contrainte, les patients sont encore trop nombreux à encombrer le service, alors qu'ils ne relèvent pas des urgences : « Aujourd'hui, il y a 60% des arrivées aux urgences qui ne sont pas régulées. En sachant que nous accueillons entre 100 et 140 passages par jour, une partie va pouvoir être dirigée vers une autre offre de soin, en ville, en pharmacie... » explique Isabelle Meyer, Chef de service du SAMU, qui insiste : « Tous les patients qui viennent spontanément sans avoir été régulés n'ont pas forcément besoin d'aller aux urgences ! »

La médecin de ville va devoir absorber une partie du flux des patients qui se rendent aux urgences © RCF - Guillaume Martin-Deguéret.


Des créneaux disponibles en médecine de ville


Des patients qui se rendent aux urgences par facilité, d'autres parce qu'ils ne trouvent pas de médecins. La médecine de ville va-t-elle pouvoir encaisser le choc, alors que les généralistes sont de moins en moins nombreux dans le Cher ? « Actuellement, nous avons 600 créneaux mensuels pour les soins non programmés qui sont mis à disposition » répond le docteur Walter Lanotte, Président de l'inter-CPTS (communauté professionnelle territoriale de santé). « 20 % de ces créneaux ne sont toujours pas pris ! Pour l'instant, l'offre est correctement dimensionnée par rapport à une estimation moyenne ». À l'automne prochain, les acteurs de la santé dans le Cher mettront en place une nouvelle organisation, le Service d'Accès aux Soins (SAS). Les détails seront connus dans les prochains mois. L'hôpital est toujours en manque de médecins urgentistes, mais la récente loi Rist a permis de fidéliser certains intérimaires, assure la direction.

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