Ce sont des bâtiments qui suscitent l’admiration de nombreux visiteurs, rassemblent des fidèles mais qui sont aussi zieutés par de nombreux investisseurs. Les biens du clergé, qu’ils soient à vendre ou à louer, constituent un marché immobilier assez opaque. Le journaliste Michel Turin publie un livre "Sacré business" aux éditions Robert Laffont, une enquête sur le marché des biens immobiliers du clergé. Il était l'invité de la Matinale RCF.
Des bâtiments dans les beaux quartiers de Paris aux chapelles abandonnées de petites communes. Tous ces lieux sont convoités par des investisseurs. C'est ce qui a passionné le journaliste Michel Turin, qui a consacré un livre, "Sacré business" (éd Robert Laffont), au marché immobilier entre les diocèses et les congrégations religieuses.
De nombreux bâtiments sont vides. "Beaucoup de congrégations sont vieillissantes. Les religieuses sont de moins en moins nombreuses, se retrouvent dans des bâtiments immenses et n’ont plus les moyens d’entretenir. Alors des choix se posent aux congrégations de savoir si on les vend. Les ventes de ces bâtiments servent le plus souvent à financer le développement de ces congrégations dans d’autres pays du monde", détaille Michel Turin.
La pratique religieuse diminue en France, et donc les financements de l'Eglise aussi, notamment la quête, le casuel et les dons. "Il faut trouver de l’argent ailleurs. L'immobilier pour l’Eglise de France est la variable d’ajustement, affirme le journaliste. Quand on a besoin de trouver des revenus supplémentaires, on vend des bâtiments mais ce n’est pas simple car parfois les diocèses ne disposent pas librement de ces biens immobiliers quand ils sont des legs."
Mais les investisseurs et promoteurs sont aussi intéressés par ces biens car beaucoup sont classés monuments historiques. "Cela permet en France de bénéficier, quand on achète et fait des travaux, de l’avantage fiscal le plus important. Cela revient à des économies très importantes pour les gens qui paient des impôts sur le revenu", précise Michel Turin.
Concernant les règles qui encadrent les transactions, elles ne sont pas très contraignantes. "Si le montant de la transaction est très important, quand il dépasse 2 millions 500.000 euros, alors le Vatican a un droit de regard. Sinon c’est la loi de l’offre et de la demande", explique le journaliste.
Selon Michel Turin, il est nécessaire de renforcer la transparence sur ces transactions. "Il faut absolument que les vendeurs, les congrégations et les diocèses s’entourent de conseils extérieurs et qu’ils puissent être aidés à vendre dans de bonnes conditions."
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