Charente-Maritime
Les 22 et 23 novembre, plusieurs mobilisations agricoles ont lieu en Charente-Maritime dans les villes accueillant des sous-préfectures. Une vingtaine d'agriculteurs s'est ainsi rendue sur le Vieux Port de La Rochelle pour dénoncer l'accord avec le MERCOSUR et les normes visant les exploitations.
C'est un spectacle peu ordinaire auquel assistent les passants sur le Vieux Port de La Rochelle. Avec les tours en fond, ils peuvent en effet contempler une cinquantaine de panneaux de communes et de villes déposés sur la promenade. On y retrouve aussi bien celui de La Rochelle que ceux de Saint-Sauveur-d'Aunis ou La Flotte en Ré.
"On est venus défendre notre métier", explique Elie Guionnet, responsable des Jeunes Agriculteurs sur le canton de La Rochelle, contre "le MERCOSUR" et "la réglementation qui est de plus en plus dure envers nous". Et l'agriculteur attend de pied ferme les prochaines annonces en matière de simplification de la ministre de l'Agriculture Annie Genevard, promises par cette dernière le 21 novembre, lors d'un déplacement dans le Pas-de-Calais.
Membre du conseil d'administration de la FNSEA 17, Anthony Guillon est lui aussi présent à cette mobilisation. Il rappelle que le principal syndicat agricole n'est pas "contre le MERCOSUR", mais contre ce qu'il y a à l'intérieur de l'accord "au niveau de l'importation des produits alimentaires", en particulier sur les denrées soumises à des normes différentes, comme les OGM ou le glyphosate. "Soit on allège les normes ici, soit on augmente les normes à l'entrée de nos frontières", martèle Anthony Guillon, "on ne peut pas tolérer l'intolérable".
En cette matinée rochelaise ensoleillée, les agriculteurs sont tout de même peu nombreux, à peine plus d'une vingtaine, alors que plus de 70 tracteurs étaient présents sur le Vieux Port en début d'année. Une mobilisation faible due pour Elie Guionnet à une certaine lassitude : "je pense que les gars en peuvent plus [...], ils en ont marre".
"On a des collègues qui sont dans les récoltes de maïs", complète Anthony Guillon, qui évoque les conditions météorologiques compliquées des derniers mois ayant entraîné des "semis tardifs". Les autres mobilisations, prévues dans l'après-midi à Saintes et Jonzac, peuvent également avoir drainé des participants, estime le responsable de la FNSEA 17, qui envisage toutefois des mobilisations de plus grande ampleur et plus concentrées dans les prochaines semaines.
Notamment via une collaboration avec la Coordination Rurale ? Ce n'est pas exclu pour la FNSEA. "Nos revendications sont convergentes, donc on va certainement se retrouver sur certains barrages", souligne Anthony Guillon, qui qualifie tout de même le syndicat fondé en 1991 de "plus extrême". Et l'exploitant de rappeler le blocage de l'autoroute A110 près de Saintes en janvier dernier, une opération réalisée "toutes couleurs confondues".
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