À Mayotte, il est toujours difficile d'établir un bilan après le passage meurtrier du cyclone Chido, samedi dernier. Sur place, la recherche de survivants se poursuit et le manque de moyens reste criant. Dans les Côtes-d'Armor, des membres de l'association Pompier International des Côtes-d'Armor (Pica) entament les préparatifs pour rallier l'archipel. Leur départ, prévu ce week-end, doit se faire dans le cadre d'un collectif d'ONG de sapeurs-pompiers.
Au lendemain de la catastrophe Chido qui a frappé Mayotte samedi 14 décembre 2024, les secours s'organisent. À Guingamp, l'association Pompier International des Côtes-d'Armor (Pica), qui a vocation à apporter du matériel et de l'aide aux victimes, a activé sa cellule de crise. Cette ONG humanitaire, créée lors du séisme d'Haïti en 2010, peut déployer un champ d'actions varié sur des zones sinistrées comme elle l'a déjà fait en Turquie, aux Philippines ou à Saint-Martin.
"Nous sommes en mesure de pouvoir potabiliser de l'eau et de faire des recherches en décombres avec une équipe cynophile et un radar de recherche, explique Benjamin le Geoff, vice-président de l'association Pica. On a aussi la possibilité, par exemple sur la problématique du cyclone, de participer au dégagement des voies publiques pour libérer les accès" et faire de la "reconnaissance bâtimentaire".
Dans le cadre de cette nouvelle opération, l'équipe Pica prévoit de partir samedi 21 décembre, en s'associant à un collectif d'ONG de sapeurs-pompiers, affiliés à la Fédération française des sapeurs-pompiers français. Une quinzaine de sauveteurs devraient ainsi être projetés sur l'archipel. "Difficile de pouvoir libérer du personnel supplémentaire dans ce contexte", précise le vice-président. En raison de la période de Noël, beaucoup de bénévoles sont en congé.
Il va donc "falloir attendre quelques jours pour que les choses se lissent un peu et s'équilibrent, indique le pompier humanitaire. Après, on aura notre place dans ce dispositif. Laissons les secours nationaux s'articuler et puis, les ONG viendront apporter leur aide et leur savoir-faire quand les fondamentaux seront mis en place".
Mais Mayotte reste encore difficilement accessible. Même si un pont aérien a rapidement pu être établi depuis La Réunion, "le fait que l'on soit dans l'Océan Indien, sur une île, complique beaucoup les choses". Selon Benjamin Le Geoff, "cela représente entre 4 et 6 rotations par jour mais, actuellement, elles sont insuffisantes par rapport aux moyens logistiques et de personnel (...) qui vont arriver".
Là-bas, les équipes se préparent à répondre à "des soins d'urgence, dégager la voie publique, réhabiliter les habitations précaires, mener de la dépose d'objets, faire de la reconnaissance". Ils s'appuieront pour cela sur du matériel stocké en amont, grâce à des programmes d'investissement de l'association.
Une fois sur place, les membres de l'association seront autonomes. "On arrive avec nos camps de tente, nos moyens de production d'énergie et de potabilisation de l'eau" afin de "limiter notre impact", conclue le vice-président de Pica.
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