Dimanche la Moldavie, petit pays frontalier de l’Ukraine et de la Roumanie, vote avec une élection présidentielle mais aussi une référendum sur l’adhésion à l’Europe. La Russie mobilise d'importants moyens pour influencer ce double scrutin.
La Moldavie est confrontée à un double choix dimanche s’ancrer plus durablement en Europe ou regarder de nouveau vers Moscou. L'élection présidentielle se double ce dimanche d'un référendum sur l’adhésion à l’Europe.
Cette ancienne république soviétique, devenue indépendante en 1991 a été fortement impactée par la guerre en Ukraine. Les craintes d'une extension du conflit ont été très importantes. La Russie considère toujours que la Moldavie fait partie de sa sphère d’influence. La région séparatiste pro russe de Transnistrie est un état dans l’état depuis 30 ans, cultivant une identité soviétique. L’armée russe y maintient toujours des troupes. Bien que Moscou n’ait jamais reconnu l’indépendance de cette région.
Élue en 2020, la présidente sortante, Maia Sandu, 52 ans, économiste de formation, a depuis l’offensive russe en Ukraine, tissé des liens étroits avec les Occidentaux. En juin, la Moldavie comme l'Ukraine, a ainsi obtenu le statut de candidat à l’Union européenne. "Maia Sandu souhaite poursuivre ce rapprochement" explique Sylvain Parmentier secrétaire général du Cevipof auteur de "la Moldavie à la croisée des chemins".
Les experts tablent sur une probable victoire au second tour de Maia Sandu le 3 novembre prochain Mais les autorités Moldaves mettent en garde contre des tentatives de déstabilisation de la Russie.
"Depuis l'indépendance en 1991, la Russie a tenté de dominer l'ensemble du jeu politique moldave" rappelle Sylvain Parmentier. "Cette politique à l'œuvre depuis 30 ans, aujourd'hui, s'accélère sur un certain nombre de plans par différents canaux, en essayant de faire en sorte que le référendum pour l'Union européenne soit repoussé".
"Les interférences russes ont atteint un niveau sans précédent", note une étude du New Strategy Center, basé en Roumanie. Notamment par le biais d'un parti politique conduit par un pro-russe, Ilan Shor. "Il travaille à partir de Moscou pour acheter des électeurs, des réseaux d'informations. Il y a eu, au mois de septembre dernier, 130 millions d'euros versés pour cette propagande pro-russe" détaille Catherine Durendin, professeur honoraire à l’INALCO, ancienne consultante auprès du ministère de la Défense.
Les sondages montrent une majorité en faveur de l’adhésion à Près de 54 %. Le taux de participation au référendum, sera scruté de près. Il faut atteindre le seuil de 33 % des inscrits pour valider les résultats. Dans le même temps, le soutien occidental ne s’est pas affaibli. Le secrétaire d’État américain, Antony Blinken s’est rendu en Moldavie en mai. La présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen est venu annoncer une enveloppe record de 1,8 milliard d'euros d'aide.
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