Écologie intégrale : c'est à cette conversion totale qu'appelait le pape François dans l'encyclique Laudato Si' (2015). Par cette lettre aux fidèles, le successeur de Pierre invitait à une lecture radicale de l'Évangile pour faire converger les combats écologique et spirituel. En ce début de Carême, la proposition est plus actuelle que jamais.
Un Carême en chemin vers Jérusalem. C'est la proposition que fait RCF cette année, pour accompagner ses auditeurs au long des 40 jours qui précèdent Pâques. Les célébrations de la Semaine sainte seront retransmises en direct de l'École biblique et archéologique française de Jérusalem.
40 jours de désert pour se convertir à la suite de Jésus-Christ, dans le jeûne et la prière. "C'est un moment privilégié dans l'année, c'est ce moment où l'on se pose, et où l'on se tourne vers l'intérieur", explique Laura Morosini, directrice Europe du mouvement Laudato Si'. "Ce moment où l'on est appelé à la conversion, quand on reçoit les cendres : ‘Convertissez-vous et croyez à l'Évangile'", souligne-t-elle. "C'est sur ce changement intérieur que peuvent se fonder après des actions personnelles, collectives, politiques de changement".
L'expérience du manque peut déclencher une prise de conscience écologique et, partant, une conversion spirituelle. "Quand, par notre action, on supprime les conditions de vie d'autres personnes ou de beaucoup d'être vivants, ça a quelque chose de l'ordre d'un péché grave. C'est une chose sur laquelle on peut changer, pense-t-elle, l'atteinte à la Création est une atteinte à l'humanité."
Toutefois, Laura Morosini relève que Laudato si' sonne l'alarme par un message positif, une ode à la Création. "C'est beau de se dire que l'encyclique sociale et qui parle d'écologie du pape ne s'appelle pas ‘SOS la Terre', ‘Au secours', ‘Catastrophe', mais commence par louer, par voir la beauté". "Laudato si'" signifie "Loué sois-tu".
Depuis 2015, année de la COP21, le mouvement Laudato Si' promeut l'encyclique éponyme parue la même année. À l'aube de ce nouveau Carême, le collectif est force de proposition. "Chaque jour on propose de lire des extraits de cette encyclique", énonce par exemple Laura Morosini. Est aussi proposé "un temps de Carême sans viande et sans poisson" : "Ça peut être un carême végétarien, voire végétalien comme le proposent les orthodoxes", suggère-t-elle. En effet, pourquoi ne pas s'inspirer des autres confessions chrétiennes ? "Les orthodoxes ont plusieurs temps de carême pendant l'année où ils ne mangent pas d'aliments d'origine animale, donc viande, poisson mais aussi œufs ou lait", rappelle-t-elle.
Ça peut être un carême végétarien, voire végétalien comme le proposent les orthodoxes
"Si on n'est pas habitué, on peut peut-être supprimer la viande pour commencer, comme faisaient nos grands-parents, pendant un ou plusieurs jours", conseille, réaliste, Laura Morosini. "On sait que c'est l'une des actions simples et rapides qui a le plus d'impact à la fois sur l'effet de serre et sur la condition animale", insiste-t-elle. Si l'angoisse climatique peut être un moteur de conversion écologique, elle ne doit pas se muer en motif de résignation. Laura Morosini cite la conclusion de Laudato si'. "Que nos luttes et notre préoccupation pour cette planète ne nous enlèvent pas la joie de l'espérance".
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