Les fidèles vont enfin pouvoir retrouver la cathédrale Notre-Dame de Paris, après 5 ans de travaux titanesques. Les artisans ont dû reconstruire, rénover le monument, mais la pierre n'est pas la seule à avoir souffert. Il a aussi fallu refaire le mobilier de la cathédrale, détruit dans l'incendie. Franck Ferrand, historien et conteur, a eu la chance de le voir installé dans la cathédrale et partage son expérience au micro de RCF et Radio Notre-Dame.
“J’ai été ébloui et le mot n’est pas trop fort”. Franck Ferrand, historien bien connu pour ses commentaires lors de la diffusion du Tour de France, a été émerveillé par sa visite de la cathédrale Notre-Dame de Paris. Habitué à l’or du maillot jaune il est resté bouche bée face à la blondeur de la pierre et à la blancheur de la lumière qui s’immisce dans la cathédrale. Pourtant le regard de Franck Ferrand s’est surtout attardé sur le nouveau mobilier de la cathédrale. Il donne ses premières impressions au micro de RCF et Radio Notre-Dame.
Franck Ferrand est conquis par les nouvelles assises de la cathédrale. Façonnées dans les Landes par l’entreprise Bastiat Sièges et imaginées par la bretonne Iona Vautrin, les 1500 chaises se veulent plus discrètes que leurs prédécesseurs. “À Notre-Dame, ils ont accompli cet exploit. C'est la première fois que je vois ça. Les chaises ont été faites avec beaucoup de grâce. Elles ont une couleur qui est tellement proche de celle des pierres des murs que ça donne un effet de très grande fluidité.” La fluidité, Franck Ferrand y accorde une grande importance. L’historien dit avoir souvent une impression “d’embouteillage permanent” dans les églises du fait d’un trop plein de bancs et de chaises, une impression qu’il n’a pas ressenti dans la cathédrale ressuscitée.
On a rajouté les chaises en 1840 sous le règne de Louis-Philippe parce que la bourgeoisie de l'époque, et notamment nos vieilles rombières voulaient s'asseoir et être tranquilles.
Notre-Dame de Paris s’inscrit par le choix d’assises en rupture avec les conventions. Cette habitude d’un mobilier imposant et abondant est dépassée pour Franck Ferrand. “Dans toutes les églises de France c'était comme ça. On a rajouté les chaises en 1840 sous le règne de Louis-Philippe parce que la bourgeoisie de l'époque, et notamment nos vieilles rombières voulaient s'asseoir et être tranquilles.” Il aura fallu un incendie et 5 ans de chantier pour réconcilier Franck Ferrand et les chaises des églises. “Je dois faire amende honorable parce que je pensais qu'on n'y arriverait jamais. Enfin une église avec beaucoup de chaises et où ça ne dérange plus personne”.
La nuit de l'incendie les pompier ont du briser le reliquaire historique de la Sainte Couronne d'Épines afin de sauver la relique. Pour le remplacer l'archevêque de Paris a commandé à l'artiste bordelais Sylvain Dubuisson un nouveau reliquaire. Franck Ferrand a pu l'observer : " c'est un très grand reliquaire un peu moderniste façon années 50". Si le caractère très contemporain de la création peut surprendre, l'historien admet que "c'est une œuvre et, après tout, dans cette cathédrale rendue à sa splendeur native, il n'est pas inintéressant d'avoir quelques œuvres contemporaines."
C'est une œuvre et, après tout, dans cette cathédrale rendue à sa splendeur native, il n'est pas inintéressant d'avoir quelques œuvres contemporaines.
L'ajout de pièces modernes à la cathédrale n'est, en réalité pas une nouveauté. Franck Ferrand rappelle que, au cours de son histoire, Notre-Dame de Paris a été en constante évolution. "Lorsque je donnais encore des conférences in situ , je rappelais pour choquer le public avec lequel je me promenais qu'il y avait moins d'une pierre sur cinq qui datait du Moyen-Âge." Chaque époque a apporté de sa modernité à l'édifice parisien.
Le mobilier de la cathédrale nouvellement ajouté pourra enfin rentrer en usage lors de la réouverture officielle de la cathédrale. Des messes seront à nouveau célébrées dans la cathédrale, devant des fidèles que Franck Ferrand imagine fort bien assis.
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