Les Jeux olympiques 2024 approchent à grands pas. Ainsi, la ville de Paris et tous les Français se préparent à accueillir cet événement sportif de grande ampleur. En plus des nombreux touristes, des sportifs de haut niveau venus du monde entier feront le voyage jusqu’à la capitale. À cette occasion se pose la question de la place de la religion dans le sport. Bon nombre d'athlètes pratiquent une religion et la foi étant concomitante aux deux disciplines, il est intéressant de se pencher sur les liens entre elles.
"Le sport est un miroir sur notre humanité", estime Arnaud Bouthéon, membre du projet JO Paris 2024 et Église catholique, auteur de "Comme un athlète de Dieu" aux éditions Salvator. En observant le monde du sport, une forte présence de la foi se note dans le milieu. Pour beaucoup de sportifs, avoir la foi permet de tenir jusqu’au bout et de se dépasser. "Dans un match, tant qu’on n’a pas sifflé la fin, on y croit", affirme Joël Thibaut, aumônier protestant accompagnateur des athlètes, auteur de L'aumônier des champions, éditions du Cerf.
Tout comme la religion, le sport est "un matériel pour entrer en contact avec les gens et être avec eux", selon Joël Thibaut. Les grands événements sportifs sont souvent générateurs de moments de partage et de proximité. Cela se remarque lors des matchs de football ou de rugby qui provoquent un véritable engouement auprès de la population. Pour Arnaud Bouthéon, ce sont des "élans de vie" dont on a besoin. "C’est la joie qui se partage" et "il y a un réel enthousiasme".
Qui plus est, les valeurs sportives rappellent fortement les vertus cardinales que sont la prudence, la tempérance, la force d’âme et la justice. Il faut en effet "choisir ses moments, être prêt et se donner pleinement", explique Antoine de Montchalin, adjoint à la mission JOP Paris 2024. Ce dernier insiste sur l’aspect "vrai" et "puissant" du sport qui a toujours eu "un rôle important" dans sa vie.
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"Je suis très inquiet du phénomène de supporteurisme et des ultras, on transfère des besoins d’identité autour de son club", confie Arnaud Bouthéon. Malheureusement, l’investissement de certaines personnes dans le sport dépasse le simple loisir ou la passion. Il y a une forme d’excès autour de la croyance sportive. "Dans une société en quête d'identité et de valeurs, le sport nous place sur une ligne de crête", déplore le membre du projet JO Paris 2024 et Église catholique.
Dans certains cas, le sport s’érige en une sorte de religion. Notamment, ce fut le cas de Joël Thibaut : "c’était une religion, là où j’avais mis tout mon sens". Cependant, il procure une joie éphémère et "ne fournit pas de réponse aux questions existentielles", estime l’aumônier qui s’est finalement tourné vers la foi et qui utilise le sport en complément. La manière de voir les choses est bien différente entre l'approche sportive et celle religieuse. C’est pourquoi il faut "intercaler le christianisme dans le sport", affirme Arnaud Bouthéon.
Avoir une aumônerie sur le village olympique est obligatoire, c’est dans le cahier des charges
L'Église va jouer un rôle fort lors des Jeux olympiques. Il y aura même une chapelle Notre-Dame des sportifs à la Madeleine. "Avoir une aumônerie sur le village olympique est obligatoire, c’est dans le cahier des charges", précise Antoine de Montchalin. "Le Vatican est un acteur important du monde sportif pour sa capacité à relayer des messages forts", complète Arnaud Bouthéon. Ce dernier explique avoir "redécouvert la richesse de la religion" en observant les relations humaines au sein du sport et la profondeur des athlètes.
Bon nombre de sportifs peuvent rencontrer des difficultés et ont besoin de cette présence religieuse sur l’évènement. "Ils veulent trouver quelqu’un de neutre, ont besoin d'écoute, d'accompagnement à la prière, de sérénité et d’encouragement", détaille Joël Thibaut. Ainsi, la foi apporte souvent un réconfort et une force aux athlètes. D'autant plus aujourd'hui où "on a mis le sport tellement haut, à un si grand niveau, qu’on a parfois besoin d’un retour à la religion", estime-t-il.
Cette émission interactive de deux heures présentée par Melchior Gormand est une invitation à la réflexion et à l’action. Une heure pour réfléchir et prendre du recul sur l’actualité avec des invités interviewés par Véronique Alzieu, Pauline de Torsiac, Stéphanie Gallet, Madeleine Vatel et Vincent Belotti. Une heure pour agir, avec les témoignages d’acteurs de terrain pour se mettre en mouvement et s’engager dans la construction du monde de demain.
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