Le dimanche 15 décembre, la foule n’a cessé de clamer sur le passage du Saint-Père Evviva u papa Francescu — "Vive le pape François." Une parenthèse de joie s’est ouverte sur l’Île de Beauté, avec un peuple en liesse. Entre 80 et 120 fidèles, venus de toute la Corse, s’étaient rassemblés dès 7 heures dans les rues d’Ajaccio pour accueillir le pape.
Une journée marquée par la communion, la joie et l’espérance
Tout au long de la journée, on a vu une foule enthousiaste composée de jeunes, d’anciens, sourire aux lèvres, yeux brillants. Ils portaient leurs enfants près du Saint-Père pour recevoir une bénédiction, ou tendaient les mains pour essayer de le toucher. Ces scènes de ferveur populaire ont marqué cette visite. Dans son homélie, le Saint-Père a souligné cette joie simple du peuple et a confié avoir été particulièrement touché par le nombre d’enfants qui lui ont été présentés. Le cardinal Boustillon, à la fin de la journée, a tenu à remercier le pape pour cette visite historique : "Très Saint-Père, Caru Papa Francesco, nous arrivons à la fin de cette journée historique de votre pèlerinage en Corse. La messe de ce dimanche Gaudete nous a mis tous en joie. Les fidèles d'Ajaccio et ceux venus de toute la Corse et du continent sont heureux de vivre ce moment, un moment de communion et d'espérance. Nous vous disons un grand merci, un immense merci, Saint-Père. Grazie Papa Francesco."
Les fidèles d'Ajaccio et ceux venus de toute la Corse et du continent sont heureux de vivre ce moment, un moment de communion et d'espérance. Nous vous disons un grand merci, un immense merci, Saint-Père. Grazie Papa Francesco.
La visite du pape est intervenue le troisième dimanche de l’Avent, le dimanche de la joie. Pour cette occasion, l’ensemble du clergé était vêtu de rose, une couleur symbolique. Le pape François a insisté sur cette thématique dans son homélie, citant saint Paul. "Ne vous inquiétez de rien, ne soyez pas angoissés, déçus ou tristes." Le Saint-Père a rappelé que la joie chrétienne n’est pas une consolation illusoire destinée à faire oublier les tristesses de la vie. "En compagnie de Jésus, nous découvrons la vraie joie de vivre et celle de donner les signes d'espérance que le monde attend." Cette joie s’est manifestée tout au long de la journée dans les rues d’Ajaccio. Un fidèle, présent sur place, a témoigné au micro de RCF Corsica :
"On n'aurait jamais imaginé vivre une journée comme ça. Au village, nous étions au moins une cinquantaine, voire une centaine. Nous avons affrété un car pour que les gens puissent venir. Ils étaient tous là pour prier et voir le pape, qui est un homme extraordinaire, un homme magique. Il a redonné de la force à notre foi et à notre engagement dans nos confréries, qui existent aujourd'hui pour aider nos prochains."
Une visite pour clôturer le colloque sur la religiosité populaire
Le pape François s’est rendu en Corse pour clore le colloque consacré à la religiosité populaire en Méditerranée. "Votre culture, votre piété sont une richesse," a-t-il affirmé, observant tout au long de la journée des exemples concrets de cette foi populaire. Les confréries corses avaient fait le déplacement en nombre. Revêtus de leurs capes colorées – bleu, rouge, marron –, elles étaient présentes à chaque étape de la visite, accompagnant le Saint-Père de leurs chants. Lors de la messe, elles ont pris part à la procession des bannières et ont porté la statue de la Madunnuccia, chère au cœur des Corses, qu’elles ont déposée aux pieds du pape avant de participer à la distribution de la communion.
C'est un immense événement qui sème la joie en Corse, chez les croyants comme chez les non-croyants.
François a choisi de se rendre dans le plus petit diocèse de France. Dans son homélie, il a insisté sur la place qu’il faut accorder aux anciens, aux enfants, aux pauvres, et a exhorté les jeunes à en prendre soin. Sa première halte a eu lieu au baptistère Saint-Jean, vestige d’une cathédrale du Ve siècle, situé dans un quartier populaire. Le pape y a souligné le lien historique entre la Corse et la chrétienté, tout en mettant en avant les associations locales de lutte contre la précarité. François Pernin, président de la coordination de lutte contre l’exclusion, qui regroupe ces associations, a témoigné : "C'est un immense événement qui sème la joie en Corse, chez les croyants comme chez les non-croyants. C’est ça qui est phénoménal. Je souhaite que chacun, individuellement ou collectivement, soit interpellé." Ainsi s’est achevée une journée mémorable, marquée par la foi, la communion et la joie, et qui restera gravée dans l’histoire de l’Île de Beauté.