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Pour bien comprendre... la Journée contre les violences faites aux femmes

Un article rédigé par Philomène Dubois - RCF, le 25 novembre 2024 - Modifié le 25 novembre 2024
Pour bien comprendrePour bien comprendre... la Journée contre les violences faites aux femmes

Le 25 novembre marque la Journée internationale contre les violences faites aux femmes, l’occasion de dresser le triste bilan des féminicides et violences conjugales en France. En 2023, près de 445 000 victimes de violences physiques ont été enregistrées au titre de crimes et délits, ainsi que 115 000 victimes de violences sexuelles, un chiffre en hausse de 7 % par rapport à 2022. Myriam Kaddouri Espinasse, conseillère en droits des femmes auprès de la présidente de la délégation aux droits des femmes de l’Assemblée nationale, décrypte l’ampleur de ce phénomène.

Journée mondiale des violences faites aux femmes © DRJournée mondiale des violences faites aux femmes © DR

Le gouvernement a annoncé la mise en place d’un dispositif permettant le dépôt de plainte dans les 377 hôpitaux de France dotés d’un service d’urgence ou gynécologique.

Il n’existe pas de victime "type"

Lorsque l’on parle de violences faites aux femmes, on se réfère à la déclaration de l’ONU de 1993, explique Myriam Kaddouri Espinasse. Cette déclaration vise à éliminer la violence faite aux femmes. "La violence, c’est littéralement tous les actes fondés sur l’appartenance au sexe féminin", précise la conseillère en droits des femmes. Ces violences peuvent engendrer chez les femmes des souffrances physiques, sexuelles, psychologiques, mais aussi économiques ou administratives.

En revanche, on voit très clairement émerger un profil d’auteurs : ce sont à plus de 90 % des hommes.

"La victime ‘type’ n’existe pas", déclare Myriam Kaddouri Espinasse. "En revanche, on voit très clairement émerger un profil d’auteurs : ce sont à plus de 90 % des hommes." La spécialiste du droit des femmes ajoute qu’il n’existe pas de milieu où les violences sexistes et sexuelles seraient plus présentes. "Ces violences touchent tous les milieux sociaux, classes sociales, religions, et ethnies." Le dénominateur commun des auteurs est leur sexe masculin, et celui des victimes est leur sexe féminin, également à plus de 90 %, conclut-elle.

Le développement de la prise en charge des victimes

Myriam Kaddouri Espinasse constate une amélioration dans la prise en charge des femmes victimes de violences, notamment dans les cas de violences conjugales et intrafamiliales. Plusieurs dispositifs ont été mis en place, parmi lesquels le numéro national 3919, le développement de formations dans les commissariats, et l’augmentation du nombre d’intervenants sociaux auprès des gendarmes, magistrats et avocats pour améliorer l’accueil des victimes. "Par contre, on voit qu’il n’y a que 6 % des femmes qui portent plainte. Nous n’avons pas réussi à leur donner la force et le courage nécessaires pour aller déposer plainte", déplore-t-elle.

La culture du viol, ce sont tous les stéréotypes ancrés dans notre société qui favorisent le passage à l’acte des auteurs et le silence des victimes.

Ce faible taux de plainte s’explique, en partie, par le mauvais accueil parfois réservé aux victimes, une situation liée à une culture du viol qui persiste dans la société. "La culture du viol, ce sont tous les stéréotypes ancrés dans notre société qui favorisent le passage à l’acte des auteurs et le silence des victimes." Le viol, rappelle Myriam Kaddouri Espinasse, est avant tout un rapport non consenti, qu’il soit imposé par un inconnu ou, dans 92 % des cas, par une personne connue de la victime.

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