Irak
"Vous êtes tous frères", le thème très symbolique du voyage du pape en Irak
En partenariat avec FRATERNITE EN IRAK
En partenariat avec FRATERNITE EN IRAK
Pour la première fois depuis la défaite de Daech, il y a quatre ans, une cloche d'église a retenti dans Mossoul. Un symbole fort pour tous les habitants de la ville, ancienne capitale de l'organisation État islamique en Irak. Chrétiens comme musulmans ont eu le sentiment de retrouver un peu de leur vie avant l'occupation par les terroristes.
Prise par Daech le 10 juin 2014, l'organisation terroriste avait fait de Mossoul sa capitale irakienne. N’ayant d’autre choix que se convertir, payer un impôt spécial ou partir, beaucoup de chrétiens avaient fui la plaine de Ninive et le nord de l'Irak. Quatre ans après la libération de la ville, en 2017, seule une cinquantaine de familles est revenue s'installer.
Quand, à partir d'octobre 2016, la plaine de Ninive a été libérée, les terroristes ont voulu causer le plus de dégâts possible avant de partir. Croix, clochers, icônes, sculptures… les signes religieux ont été systématiquement détruits. Située dans la vieille ville de Mossoul, l’église syriaque-catholique Mar Toma, ou Saint-Thomas, a servi de prison puis de tribunal. S’il reste beaucoup à faire pour que l’édifice retrouve son état d’avant, c’est aujourd'hui la seule église opérationnelle du vieux Mossoul. Les travaux de rénovation sont financés par l’ONG Fraternité en Irak avec la participation d'artisans musulmans.
La cloche est un marqueur sonore de la vie telle qu’elle était avant Daech
Le projet d’installation d’une cloche a été très compliqué à mettre en œuvre, comme l’explique le fondateur de l’ONG. Fondue au Liban, acheminée à travers l’Irak, la cloche de 285 kilos est arrivée à Mossoul à la fin du mois d’août. Il a fallu ensuite la hisser puis l’installer dans le clocher. "Une cloche c’est un peu la voix de l’Église, à travers cette cloche il y a un message adressé par les chrétiens aux habitants de Mossoul : nous ne vous laissons pas, nous ne vous abandonnons pas, nous n’abandonnons pas Mossoul, nous y sommes attachés et nous nous investissons."
Le père Pios Affas a béni la cloche de Mar Toma. Il est le dernier prêtre à avoir quitter Mossoul sous la pression des djihadistes.
Quand, le samedi 18 septembre, la cloche de Mar Toma a résonné, accompagnée des youyous des femmes, c’est un symbole très fort qui a été lancé aux habitants de la ville, quelle que soit leur religion. Les musulmans sont largement majoritaires à Mossoul. Mais entendre le son de la cloche c’est pour chacun "retrouver un petit peu du Mossoul d’avant Daech", pour Faraj-Benoît Camurat, fondateur de Fraternité en Irak. "Souvent quand il y a des célébrations, les musulmans disent : on veut que nos frères chrétiens reviennent. On veut revenir à la période d’avant les horreurs de Daech… La cloche est un marqueur sonore de la vie telle qu’elle était avant Daech."
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