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Quelle réalité pour le diaconat féminin à l’issue du synode sur la synodalité ?

Un article rédigé par Léopold Desmadryl - RCF, le 28 octobre 2024 - Modifié le 28 octobre 2024
Le dossier de la rédactionUn synode pour engager une nouvelle manière de gouverner une l’Église plus décentralisée avec les laïcs hommes et femmes

Le grand synode sur l’avenir de l’Église vient de s’achever. Parmi les thèmes abordés par l’assemblée, celui de l’ouverture du diaconat aux femmes. Le sujet reste toutefois complexe et n’est pas mentionné explicitement dans le document publié à l’issue du synode. Mais alors que faut-il entendre par “renforcer l’accès aux femmes à des postes de responsabilité” ? Monseigneur Alexandre Joly, évêque de Troyes, qui a participé au synode, nous apporte quelques éclaircissements.

Après trois ans de travail, le synode sur l'avenir de l'Église prend fin © Vatican NewsAprès trois ans de travail, le synode sur l'avenir de l'Église prend fin © Vatican News

Après plus de trois ans de travail, le synode sur l’avenir de l’Église voulu par le Pape François s’est officiellement clos. Les 365 participants se sont mis d'accord sur un texte de 155 articles pensés pour guider l’Église dans les années à venir. Toutefois la question de l’ouverture du diaconat aux femmes est la grande absente de ce texte. La place des femmes dans l’Église a souvent été évoquée en marge du rassemblement mais n'est traitée que par une phrase au sens large “renforcer l’accès aux femmes à des postes de responsabilité”. La possibilité pour les femmes de devenir diacres est laissée en suspens par le Saint-Siège.

Le diaconat féminin, un sujet toujours en réflexion

Monseigneur Joly, évêque de Troyes et membre du synode, envisage le diaconat féminin comme “une question qui continue à être travaillée”. Pourtant il est bien conscient des attentes autour de ce sujet, voire même, des “souffrances et des réalités blessées”. Ces attentes s’étaient construites sur les conclusions de la première partie du synode, en 2023. Le souverain pontife avait notamment déclaré “l’Église est une femme”, laissant croire à une inclusion des femmes dans les différents ministères religieux. Ces propos sont corroboré par Monseigneur Joly pour qui “l’égalité homme-femme voulue par Dieu doit aussi être réelle dans la vie de l’Église”. Mais dans le texte sorti à l'issue des trois ans de synode, aucune mention n’en est faite explicitement.

Le diaconat féminin est une question qui continue à être travaillée.

Une des raisons à cela pour l’évêque de Troyes est la “spécificité de la question”. Selon lui, l'ouverture ou non du diaconat aux femmes est déjà traitée par un groupe spécifique d’experts et il préconise “d’attendre leurs conclusions”. En d’autres termes il ne pense pas que c’était au synode d’évoquer la question. L’Église n’est peut-être aussi pas prête à évoquer la question. Interrogé en mai 2024 par la télévision américaine, le pape avait très assertivement assuré que “non”, les femmes ne pourront pas devenir diacres.

Une mise en œuvre globale peu envisageable

L’évêque de Troyes rappelle aussi que la question est moins évidente qu’il n’y paraît. “On ne peut pas dire que lorsqu’on est au Japon, au Congo, en Bolivie ou en Allemagne on vit les choses de la même manière”. L’universalité de l’Église se heurte aux différences culturelles entre les continents. Monseigneur Joly met les Hommes face à un autre problème, celui de la misogynie “le mépris des hommes à l’égard des femmes fait partie de la dimension de notre humanité”. L’ouverture du diaconat aux femmes implique donc pour le prélat une question d’éducation afin de le rendre acceptable à toutes les cultures.

Le mépris des hommes à l'égard des femmes fait partie de la dimension de notre humanité.

Pour autant, il lui paraît impensable de commencer à nommer des femmes diacres dans certains pays et pas dans d’autres. “Il n’y a pas des églises différentes […], l’Église est une”. La mise en place de ce changement devra donc passer par le Vatican. L’ouverture du diaconat aux femmes est encore une question en suspens.

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