France
Le Premier ministre s'est résolu à revenir sur la réforme des retraites lors de son discours de politique générale, mardi 14 janvier. Il donne la main aux partenaires sociaux pour des renégociations de trois mois. Mais la gauche maintient sa menace de censure du gouvernement.
Confronté à la mission quasi-impossible de survivre, et faire adopter un budget pour l'année en cours, François Bayrou s'est montré prudemment optimiste dans son discours de politique générale. Il s'est résolu à revenir sur la réforme des retraites d'Emmanuel Macron.
Les projecteurs étaient braqués sur François Bayrou et notamment pour savoir jusqu'où il était prêt aux concessions sur les retraites, la réforme emblématique du second quinquennat du chef de l'Etat.
Il donne la main aux partenaires sociaux pour des renégociations de trois mois. Le chef du gouvernement les réunira vendredi 17 janvier.
François Bayrou n'a donc pas évoqué de "suspension" formelle des 64 ans, une demande des socialistes qui hérissait une partie du camp présidentiel et de la droite. Mais il a assuré n'avoir "aucun tabou, pas même l'âge", à condition que soit respectée une "seule exigence": ne pas "dégrader l'équilibre financier".
Si un accord est trouvé, un texte de loi pourrait être "examiné avant l'été", a assuré le Premier ministre. En cas d'absence d'accord entre les partenaires sociaux, la réforme actuelle sera maintenue.
Une proposition qui ne va pas assez loin pour les socialistes qui maintiennent leur menace de censure du gouvernement.
La France insoumise a aussitôt déposé une motion de censure, qui sera discutée demain. Les Ecologistes la voteront, ils regrettent le peu de place accordé aux questions environnementales dans le discours. Le Rassemblement national ne devrait pas la voter, compromettant ses chances d'aboutir.
Si François Bayrou s'appuie sur le camp macroniste et la droite, comme l'avait fait Michel Barnier lorsqu'il était à Matignon, le nouveau Premier ministre a misé sur des négociations avec la gauche, hors LFI, contrairement à son prédécesseur qui avait tenté, en vain, de contenter l'extrême droite.
Au-delà des retraites, François Bayrou a martelé que la dette était "une épée de Damoclès". Il a exhorté les forces politiques à se "ressaisir pour adopter sans tarder" les budgets de l'Etat et de la Sécurité sociale pour 2025, laissés en jachère par la chute du gouvernement Barnier.
Il a revu à la baisse les ambitions draconiennes de son prédécesseur, visant un déficit public de 5,4% du PIB en 2025, au lieu de 5%, et une croissance de 0,9% contre 1,1%. Mais est resté très vague sur les impôts et économies prévus pour y parvenir.
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