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Témoigner malgré les dangers : le parcours de la grande reporter Maryse Burgot

Un article rédigé par Philomène Dubois - RCF, le 6 janvier 2025 - Modifié le 6 janvier 2025
L'Invité de la MatinaleMaryse Burgot, Grand reporter et fille de paysan

Le métier de reporter de guerre fascine autant qu’il impressionne. Aux heures de grande écoute, ces femmes et hommes apparaissent sur nos écrans, vêtus de gilets pare-balles et parfois de casques, témoins directs des guerres et catastrophes humanitaires. De l’Irak à l’Afghanistan, de l’Ukraine à la Syrie, ils capturent l’histoire en devenir. Maryse Burgot, journaliste pour le groupe France Télévisions, explore cet univers dans son livre Grand Reporter et fille de paysan.

Maryse Burgot © Pierre-Hugues Dubois - RCFMaryse Burgot © Pierre-Hugues Dubois - RCF

Avant de repartir sur le front en Ukraine, Maryse Burgot partage son expérience, revenant sur les événements marquants de sa carrière et l’importance de préserver une place pour le reportage international.

Une vie dédiée au témoignage du monde

Il y a dix ans, la France était secouée par les attentats terroristes sur son sol, notamment l’attaque contre Charlie Hebdo. Maryse Burgot couvrait alors l’actualité de l’Élysée sous François Hollande. Elle se remémore les grandes manifestations des 10 et 11 janvier 2015 : "Il y avait les leaders du monde entier, mais aussi une foule immense. Je me souviens d’un jeune couple avec un bébé dans une poussette. Je leur avais demandé : Ce n’est pas un peu dangereux pour le petit, ici ? Ils voulaient absolument être présents." Elle évoque également la scène inimaginable aujourd’hui : la présence côte à côte du président palestinien Mahmoud Abbas et de Benjamin Netanyahou. "Avec ce qui se passe actuellement au Moyen-Orient, une telle image semble impensable. Le conflit israélo-palestinien a changé la donne, poussant chacun à prendre parti, à avoir un avis tranché." Selon elle, le contexte géopolitique actuel ne permettrait plus une telle manifestation d’unité.

Avec ce qui se passe actuellement au Moyen-Orient, une telle image semble impensable. Le conflit israélo-palestinien a changé la donne, poussant chacun à prendre parti, à avoir un avis tranché.

Correspondante à Washington, témoin des conflits en Ukraine, Palestine ou Israël, Maryse Burgot a observé l’histoire se répéter, souvent avec amertume. Mais elle trouve des raisons d’espérer dans les rencontres humaines. "Une vieille dame ukrainienne a sauvé un soldat torturé par les Russes. Elle l’a recueilli et caché dans sa cave, risquant sa vie. Si les Russes avaient découvert cela, elle aurait été exécutée. Ce qu’elle a fait m’a réconciliée avec l’humanité. Même dans l’horreur, certaines personnes accomplissent des actes extraordinaires." Ces récits, souligne-t-elle, sont essentiels pour raviver l’espoir.

Le défi des zones de guerre

Malgré les dangers, Maryse Burgot continue de se rendre dans les zones de conflit, où les journalistes créent des liens et espèrent être témoins d’une issue positive. "Je repars en Ukraine samedi prochain. J’y connais désormais beaucoup de gens, et je rêve du jour où je serai autour d’une table de négociations, assistant à la fin de cette guerre."

Je repars en Ukraine samedi prochain. J’y connais désormais beaucoup de gens, et je rêve du jour où je serai autour d’une table de négociations, assistant à la fin de cette guerre.

Elle déplore toutefois que l’actualité internationale soit reléguée au second plan dans les médias français. "Les téléspectateurs se lassent de ces conflits lointains. Pourtant, il faut se battre pour continuer à exister et pour que ces sujets trouvent encore leur place."

Une trajectoire singulière : de la ferme aux zones de guerre

Dans son livre, Maryse Burgot revient sur son parcours atypique. Fille d’agriculteurs, elle raconte son évasion d’un milieu éloigné des cercles journalistiques. "Il n’y avait pas de livres à la maison, aucun journaliste dans ma famille. Mais j’ai grandi dans un environnement bienveillant et travailleur." Elle confie avoir lutté contre le déterminisme social, un combat qu’elle souhaite partager avec les jeunes aspirant à devenir journalistes : "Je veux montrer que tout est possible, quelles que soient vos origines sociales."

Il n’y avait pas de livres à la maison, aucun journaliste dans ma famille. Mais j’ai grandi dans un environnement bienveillant et travailleur.

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Cet article est basé sur un épisode de l'émission :
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