En Ukraine, des ONG comme Handicap International ou le Comité International de la Croix-Rouge agissent pour protéger les populations civiles, victimes de la guerre.
Depuis près d'un mois, les civils ukrainiens sont sous les bombes. Des explosions en zones urbaines ont des conséquences dramatiques sur les populations. L’attaque de l'hôpital pour enfants et de la maternité de Marioupol est devenue le symbole de la violence de la Russie envers la population. Les pertes civiles sont importantes quand il s’agit de bombardements affirme Anne Héry, directrice du Plaidoyer et des Relations Institutionnelles de Handicap International : « quand des armes explosives sont lancées en zones urbaines, neuf victimes sur dix sont des civils. L’impact de ces armes sur les populations est amplifié dans un contexte urbain car l’effet de souffle est aggravé, et les écroulements engendrent encore plus de victimes ».
Les conséquences de cette guerre se constatent aussi sur le long terme, à cause de « l’effet domino » de ces armes utilisées en ville. Les populations sont forcées de fuir, les infrastructures vitales sont détruites, et les zones urbaines restent dangereuses, explique la représentante de Handicap International : « la problématique des guerres urbaines, c’est que l’utilisation de ces armes laisse une contamination de déchets de guerre avec des armes qui n’ont pas explosé et qui sont très difficiles à déminer et à dépolluer. Ça empêche à long terme, la reconstruction des villes, des terres agricoles mais aussi le retour de la population ».
Ce mardi 22 mars, 91 parlementaires français ont lancé un appel pour l’adoption d’une déclaration politique visant à renforcer la protection des civils en conflit armé. L’objectif est d’éviter l’utilisation des armes explosives à large rayon d’impact dans les zones peuplées. Handicap International milite depuis plusieurs années pour la mise en place de cette déclaration, explique la directrice du plaidoyer de l’ONG : « nous sommes contents de voir cette mobilisation sans précédent de la part des parlementaires, en soutien au combat de Handicap International. Cela fait six ans que nous menons cette campagne pour améliorer la protection des civils contre l’utilisation d’instruments explosifs en zones urbaines ».
L'armée russe utiliserait des armes condamnées par le droit international humanitaire d’après Anne Hery : « nous avons eu confirmation d’attaques avec des armes à sous-munitions. La convention d’Oslo interdit l’utilisation de ces armes qui sont donc contraires au droit international ». Les bombes à sous-munitions peuvent contenir plusieurs dizaines de mini-bombes qui se dispersent sur un large espace mais n'explosent pas forcément tout de suite. Elles se transforment alors en mines antipersonnel, qui, au moindre contact, peuvent tuer et mutiler, même longtemps après les conflits.
Le Comité international de la Croix-Rouge s’engage sans relâche pour porter secours aux populations restées sur place malgré les obstacles, raconte Frédéric Joli, le porte-parole de l’ONG en France : « l’assistance, c’est ce qui mobilise le plus les équipes car il y a des urgences vitales. Il faut pouvoir apporter les moyens médicaux. On fait ce que l’on peut auprès des populations civiles qui sont prises au piège dans les villes en guerre, on livre entre autres des kits de blessés dans les hôpitaux mais certaines zones sont inaccessibles ».
Le CICR a ce rôle de protection mais aussi de diplomatie dans les conflits armés, comme l’explique le porte-parole : « nous n'avons malheureusement pas accès à toutes les zones en raison des hostilités. Il faut donc systématiquement rappeler l’obligation de laisser l’accès humanitaire ». L'ONG joue également un rôle important dans les négociations avec les intermédiaires sur la base du droit international humanitaire et de la convention de Genève signée par les 196 états. « On négocie à la fois des accès humanitaires et nous rappelons aux belligérants leurs obligations, c’est-à-dire qu’il est interdit de s’attaquer aux populations civiles qui ne font pas partie du conflit ».
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