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Vencorex : douche froide pour le projet de coopérative des salariés et des élus

Vencorex : douche froide pour le projet de coopérative des salariés et des élus

Un article rédigé par Justine Verger - RCF Isère, le 11 avril 2025 - Modifié le 17 avril 2025
Focus sur l'actualité en IsèreVencorex : douche froide pour le projet de coopérative des salariés et des élus
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Le projet de reprise en coopérative porté par les salariés de Vencorex, des collectivités et industriels locaux tombe à l’eau. La décision est tombée ce jeudi 10 avril 2025, midi.

Le tribunal de commerce de Lyon lui a préféré l’offre de reprise partielle du hongrois BorsodChem, filiale du groupe chinois Wanhua.

Une offre qui prévoit de conserver jusqu’à 50 des 450 emplois de l'usine chimique iséroise, en redressement judiciaire depuis septembre dernier.

Le projet de Société coopérative d’intérêt collectif (SCIC) portait pourtant tous les espoirs.

Crédits photo : Jade PetrisCrédits photo : Jade Petris

Le projet de reprise en coopérative avait été déposé par les salariés et les syndicats. Il était soutenu par des industriels du secteur et de nombreuses collectivités locales dont la métropole de Grenoble. Objectif : sauver la quasi-totalité des emplois. Le dossier avait même obtenu l’appui tardif de l'État un peu plus tôt dans la semaine. 

Après avoir rejeté l’idée d’une nationalisation temporaire, le ministre de l’industrie Marc Ferracci avait consenti à un soutien d’un euro d’aide publique pour un euro de fonds privés investis, si l’offre était retenue par le tribunal de commerce de Lyon. La Région Auvergne-Rhône-Alpes et d’autres collectivités s'étaient montrées prêtes à s’impliquer dans le sauvetage de l’usine. 

A la veille de la décision judiciaire, un industriel indien proposait même d’apporter son aide au projet à hauteur de 45 millions d’euros. 

 

 

Manque de temps et manque de volonté politique ?

Les salariés réclamaient un délai de 4 semaines supplémentaires pour consolider encore leur initiative et trouver de nouveaux financeurs privés. 

Le tribunal de commerce de Lyon a estimé qu’il était temps de clore l’affaire et que les garanties financières n’étaient pas réunies. C’est près de 300 millions d’euros qu’il fallait trouver pour pérenniser l’activité de l’usine en l’état. 

“Il nous a manqué du temps pour concrétiser [...] on était à deux doigts d'y arriver” regrette Séverine Dejoux, élue CGT de Vencorex. 

Un sentiment de gâchis

“Aujourd'hui c'est un jour sombre pour notre territoire, pour notre métropole, pour le département de l'Isère et pour la région Auvergne-Rhône-Alpes.” a réagi Christophe Ferrari, président de la Métropole de Grenoble et maire de Pont-de-Claix, les larmes dans la voix. Selon lui, l’Etat a manqué à l’appel. “J'ai l'intime conviction que le ministre de l'Industrie avait mis une croix rouge sur ce dossier. [...] Il n'y aura plus aucun discours crédible en matière de réindustrialisation de la France aujourd'hui.” assène t-il. 

La représentante de la CGT confirme : “On a un ministre de l'Industrie qui a peut-être fait semblant de soutenir un projet. […] Mais, au moment où il fallait s'engager, ils n'ont pas été là.” 

L’avenir de toute une filière remis en jeu

Au-delà de Vencorex, les inquiétudes se portent sur l’avenir de la filière de la chimie du territoire. Pilier du secteur en Isère, les difficultés que rencontrent l’entreprise pontoise impactent d’autres acteurs, Framatome et Arkema

“Des entreprises iséroises qui sont liées à Vencorex, des travailleurs qui sont dans d'autres communes, les clients, les fournisseurs, les commerçants [...]. C'est un impact considérable qu'il va y avoir.” a réagi Denis Carré, salarié de Vencorex depuis 22 ans engagé dans le projet de SCIC. 

Le groupe Borsodchem-Wanhua s'est quant à lui félicité de la décision du tribunal de commerce de Lyon dans un communiqué adressé à la presse. Le groupe conservera entre 34 et 54 salariés et consentira à des investissements de 19 millions d'euros pour moderniser le site d'ici 2027.

Focus Isère
Cet article est basé sur un épisode de l'émission :
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