La résilience est aujourd’hui un mot à la mode, utilisé dans bien des domaines. Il est synonyme de force, d’endurance ou de résistance. Mais le concept est parfois vu comme une injonction néfaste, qui laisserait entendre que tout le monde peut s’en sortir et qui si l’on n’y arrive pas, c’est par manque de volonté. La résilience est-elle une question de volonté ? En est-on tous capables ?
C’est à Boris Cyrulnik, médecin, neuropsychiatre et psychanalyste, que l’on doit d’avoir popularisé en France le concept de résilience. Le mot vient du latin "salire", qui veut dire "sauter". Il y a l’idée de rebond, de revivre après un choc, un traumatisme.
La résilience est devenue un concept psychologique dans les années 80. Il a été élaboré par les Américains Emmy Werner (1929-2017) et Michael Rutter (1933-2021) et désigne le fait de trouver en soi et autour de soi le soutien qui permet de revivre.
Se sentir résilient ce n’est pas redevenir comme avant le drame qui nous a percuté. Il y a l’idée d’acceptation, d’apprendre à vivre autrement, malgré la souffrance.
S’il est si populaire, c’est sans doute parce qu’il est synonyme d’espoir. Quand on parle de résilience, on laisse entendre en effet le message que l’on peut continuer à vivre malgré la souffrance.
La résilience est aujourd’hui un mot à la mode, utilisé dans bien des domaines. On parle de résilience en économie mais aussi en écologie, au sujet par exemple d’un écosystème ou du climat… Selon le dictionnaire, le terme s’applique en sciences physiques et désigne "la résistance aux chocs d'un matériau". En informatique, c’est "la capacité d'un système à continuer à fonctionner, même en cas de panne".
Synonyme de force, d’endurance, de fermeté, de résistance ou de solidité, la résilience peut être perçue comme une injonction néfaste. Il laisserait croire qu’au fond tout le monde peut s’en sortir et qui si l’on n’y arrive pas, c’est parce qu’on est coupable de se laisser aller.
La résilience est-elle une question de volonté ? Est-on tous capables de résilience ? Interroger la notion de résilience c’est se demander ce qui permet qu’on se relève. Chacun peut se demander quelles sont les ressources qui l’aident à vivre : elles peuvent être en soi mais aussi autour de soi. Par exemple, l’amitié, l’amour des siens mais aussi le contact avec la nature, l’art, une passion, etc. S’appuyer sur les petites joies du quotidien.
"La croyance en Dieu est un précieux facteur de résilience", nous dit Boris Cyrulnik. Ainsi la résilience n’est pas exactement une affaire de volonté puisque la foi suppose de s’en remettre à plus grand que soi. Il est question de confiance en Dieu.
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