Anne-Gaël Guiol de la Fondation Falret nous parle du Dry January.
Folie ordinaire, agir pour notre santé mentale, une chronique à écouter chaque lundi sur RCF.
Zoom sur un évènement qui a débuté le 1er janvier : le Dry january ou le Défi de Janvier. Vous avez peut-être remarqué dans les vitrines des pharmacies des affiches « Janvier Sans Alcool » ; elles proposent de faire une pause pendant un mois. Les bénéfices de cette pratique sont nombreux, quelle que soit notre consommation, et la diminution des risques pour notre santé est réelle.
Il y a des effets rapides à l’arrêt de l’alcool : une qualité de sommeil améliorée, une meilleure concentration, un regain d’énergie, une peau plus belle, une perte de poids, mais aussi une économie d’argent. On observe après cette pause une consommation d'alcool mieux maîtrisée ; cela contribue aussi à réduire les risques de cholestérol, de diabète, d'hypertension et de cancers. Il y a un réel bien-être à la clé ; une étude le montre d’ailleurs : les personnes buvant modérément et arrêtant complètement de boire voient leur bien-être mental s’améliorer.
Nous vivons dans une société où l’alcool occupe une place économique et culturelle importante. Et puis, parce que l’alcool a des effets puissants sur notre corps et nos comportements. Par exemple, on peut avoir pris l’habitude de se détendre après une journée avec quelques verres. L’alcool stimule la production de dopamine et la sérotonine. Ces molécules ont un effet relaxant, apaisant, désinhibant. On devient plus assuré et plus sociable. Mais c’est temporaire. C’est à l’image du sommeil : avec l’alcool on s’endort plus vite mais le sommeil est de mauvaise qualité. Et le matin, après l’euphorie de la veille, le cerveau a effectué son petit rééquilibrage chimique et génère de l’anxiété, du stress. À long terme, l’alcool augmente les niveaux de cortisol avec des dommages nerveux, de la tension artérielle, de l’inflammation…
La consommation d’alcool peut déclencher une dépression ou provoquer des symptômes de perte de la réalité comme des hallucinations et des délires. Mais c’est souvent l’arbre qui cache la forêt. De nombreuses personnes trouvent dans l’alcool un moyen de lutter contre leur anxiété, d’apaiser leur mal-être. Mais malheureusement, la consommation d’alcool et la dépendance peuvent aggraver la dépression et les troubles anxieux. L’alcool augmente l’impulsivité et favorise dans certains cas les gestes autodestructeurs. L’intoxication à l’alcool augmenterait de 90 fois le risque de passage à l’acte suicidaire.
Une étude a mis en évidence que 50 à 70 % des personnes souffrant de dépendance à l’alcool souffriraient en même temps de troubles psychiatriques majeurs. Il est important de prendre en compte la fréquence de cette association que ce soit dans les diagnostics comme dans les soins des personnes.
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