C’est une situation que nous rencontrons au moins une fois dans notre vie. Que faire quand un membre de notre entourage, un ami, un voisin ou un collègue est en souffrance psychique ? Anne-Gaël Guiol de la Fondation Falret nous donne quelques pistes.
Tout d’abord, la difficulté réside dans le fait qu’il faut pouvoir repérer les signes de mal-être chez cette personne. Ce n’est pas simple de les entrevoir car ils sont souvent invisibles. Mais il y a quand même quelques indices. Ça peut être un état d’agitation ou au contraire d’apathie inhabituel. Six Français sur dix pensent qu’il est nécessaire de bien connaître une personne pour détecter si elle a ou non une fragilité psychique. Et c’est assez vrai car c’est notre observation d’un changement de comportement qui peut mettre la puce à l’oreille.
Ce qui doit nous alerter, c’est quand la personne est différente de celle que nous connaissons. En bref, elle n’est pas comme à son habitude. Ce sont des changements, parfois assez petits finalement, qui peuvent indiquer qu’elle est en difficulté. Les troubles psychiques modifient le comportement de la personne qui souffre. Une perte d’appétit, une consommation d’alcool plus importante ou un rythme de sommeil inhabituel. Un exemple : quand une personne s’isole brusquement ou progressivement alors qu’elle n’a jamais été solitaire, il y a là un comportement qui peut nous alerter quant à son état de santé mentale.
Une fois qu’on a repéré ces signaux, ou simplement que la personne s’est confiée sur son état, on peut se retrouver démuni. L’important est de créer un climat de confiance et parfois, il faut attendre pour ouvrir le dialogue. C’est essentiel de respecter le temps dont la personne a besoin pour se confier. Elle ne sera pas forcément prête à parler tout de suite de ses difficultés. Mais on peut montrer qu’on est présent, lui dire qu’on est là pour discuter, pour écouter quand elle voudra. Il s’agit aussi d’accueillir ses émotions, ses ressentis sans les juger, afin qu’elle ne se sente pas honteuse de ce qu’elle peut traverser. La réconforter, c’est aussi l’informer qu’elle n’est pas seule et qu’il existe des aides efficaces, et l’encourager à aller vers des professionnels.
Comment faire si la personne refuse d’aller chercher du soutien auprès des professionnels ? Et même qu’elle en a peur ? La peur d’une hospitalisation est présente pour beaucoup. Mais elle est finalement très rare même si elle peut être un recours indispensable dans une situation de crise où l’on représenterait un danger pour soi-même ou pour les autres. Dans ce cas d’urgence, on peut même bien évidemment appeler les secours. Mais plus généralement, face à un mal-être, aider une personne, c’est plutôt l’inviter à consulter son médecin généraliste, son psychologue ou son psychiatre si elle en a un.
Vous pouvez télécharger gratuitement le livret Troubles psychiques, et si on en parlait réalisé par l’UNAFAM, l’Union Nationale des Amis et Familles de Malades psychiques. Il explique très bien les différentes étapes que l’on traverse : les signes qui alertent, les postures à adopter, les inquiétudes, les idées reçues mais aussi les soutiens. C’est une information accessible à tous, et qui aide vraiment.
Quelques ressources :
- Avec nos proches : ligne nationale d’écoute aux aidants au 01 84 72 94 72
- Association Nightline : des outils et des ressources pour mieux le soutenir
- JEFpsy : pour les jeunes ayant un parent, un frère ou une sœur concerné par un trouble psychique
Une chronique en partenariat avec la Fondation Falret, une fondation reconnue d'utilité publique, fondée en 1841 par le psychiatre français Jean-Pierre Falret; elle accompagne des personnes souffrant de troubles psychiques et/ou en difficultés psychosociales afin qu’elles trouvent leur place dans la société et exercent pleinement leur citoyenneté.
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