Cette semaine, on vous parle de deux films qui sont sortis dans les salles obscures. Le premier “Plus que jamais” de la réalisatrice allemande Emily Atef. Et “Reste un peu” de Gad Elmaleh une autofiction sur sa conversion au catholicisme.
Deux films qui se rejoignent par certains côtés, même s’il y a une comédie et un drame, ils pourraient presque échanger leur titre ! Les deux nous mettent face à des questions existentielles, l’un par le rire, c’est tout le talent de Gad Elmaleh, l’autre en abordant frontalement la question de la mort, mais de façon tellement lumineuse, que les deux sont très libérateurs.
C'est le dernier rôle joué par Gaspard Ulliel avant sa mort dans un accident de ski. Cela rajoute évidemment beaucoup d’émotion au film, d’autant plus qu’il joue le rôle d’un homme, Mathieu, confronté à la fin de vie de sa compagne, dans un drame inversé qui nous étreint encore plus. Dans le film, il forme avec Hélène un couple uni, qui s’aime profondément. Elle est atteinte d’une maladie des poumons incurable qui va bouleverser leur vie.
Difficile pour Mathieu d’accepter l’inéluctable, lui voudrait qu’elle vive à tout prix quand Hélène refuse d’attendre une greffe hypothétique et ressent un besoin vital de partir vivre ailleurs ce qu’il lui reste à vivre. La seconde partie du film est tournée en Norvège, au bord d’un fjord, où Hélène apprend à se reconnecter à la nature et à son corps. C’est rude au début, mais elle retrouve le gout de vivre en acceptant qu’elle va mourir. Il y a des scènes à la symbolique forte : Quand elle plonge dans l’eau, c’est une sorte de nouvelle naissance pour elle. Et aussi la lumière du soleil qui ne se couche jamais dans le nord en été, donne un avant-gout d’éternité.
Ce film est une autofiction sur son cheminement spirituel et le lien qui le lie à la vierge Marie, depuis ses cinq ans. Le sous-titre c’est "Une histoire vraie" et si vous l’avez entendu en parler sur cette antenne notamment, vous aurez compris que oui, il est en chemin vers une conversion et un baptême. Et c’est ce que raconte le film. Mais il laisse planer le doute entre la fiction et le documentaire, de manière assez drôle et habile. Ce sont ses proches qui jouent leur propre rôle, ses parents, sa sœur, ses amis. Et ils ont découvert le scénario pendant le tournage.
Car il y a un second sujet sous-jacent dans le film, c’est celui de la famille, de la fidélité à sa culture, à son éducation. Il s’en moque avec beaucoup de tendresse et d’amour dans le film, mais il a un vrai souci de ne pas blesser ses parents. Et ce film, c'est sa manière à lui de leur dévoiler publiquement sa démarche, avec ses propres talents : son humour, sa sincérité. Le résultat est très drôle, très touchant. On y parle des religions et de la spiritualité comme une évidence qui fait partie de la nature humaine. C’est rare d’entendre ça dans l’espace public en général alors ça fait du bien et j’espère que le public y répondra nombreux !
Le mercredi c'est le jour où sortent les nouveaux films au cinéma. C'est aussi le jour pour écouter, à 8h45, La Chronique cinéma de Valérie de Marnhac !
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