Le festival de Cannes a ouvert ses portes hier soir, avec le film de Maïwenn sur Jeanne du Barry, la favorite du roi Louis XV. Sur la Croisette, il y avait une ambiance électrique.
Une ambiance un peu électrique, entre l’orage qui avait menacé le ciel cannois l’après-midi et le retour de Johnny Depp après ses démêlés judiciaires pour violences conjugales. Le film était très attendu ! Sans entrer dans la polémique, je vous conseille de voir le documentaire "La Fabrique du mensonge" en replay sur France.tv. Il révèle les coulisses du procès et la façon dont tout un courant américain dit "masculiniste" s’est emparé des réseaux sociaux pour décrédibiliser la parole de son ex-femme, alors que les faits sont avérés. Au pays de la démocratie, c’est assez terrifiant.
Il avait tous les atouts pour une soirée d’ouverture réussie. Une star internationale, un casting éclectique qui fait à lui tout seul le grand écart entre les paillettes d’Hollywood et le cinéma d’auteur français. La marque de fabrique du festival de Cannes. Sur le tapis rouge, aux côtés de Johnny Depp - très sobre et assez poignant en roi à la fois libertin et dépressif - il y avait Melvil Poupaud, qui a commencé sa carrière avec Raoul Ruiz et Éric Rohmer, qui incarne ici le comte du Barry, Benjamin Lavernhe, sociétaire de la Comédie-Française, exceptionnel comme toujours, dans le rôle du premier valet du roi. Et Pierre Richard, dans un rôle à contre-emploi, en maréchal de Richelieu, courtisan du roi et fin manipulateur, à l’origine de la rencontre entre Louis XV et Jeanne Vaubernier, future Madame du Barry.
Le film tient-il ses promesses ? Objectivement oui ! Il est somptueux. Il a été tourné à Versailles dans les appartements royaux et la galerie des glaces. Le plus beau des décors pour cette page d’histoire de France revisitée. Vue du côté de l’alcôve et d’un point de vue féminin. Une manière nouvelle et pertinente d’illustrer la grandeur et la décadence de la monarchie, à travers le destin de cette jeune courtisane issue du peuple et qui finit guillotinée à la Révolution en même temps que le couple royal.
Le jury œcuménique est un jury particulier qui est invité par le festival de Cannes depuis 1974 et qui prime chaque année un film de la sélection officielle pour ses qualités artistiques et humaines ou sa dimension spirituelle. Il est composé de six jurés, issus de cultures et de pays différents, tous membres d’une Église chrétienne et compétents dans le domaine du cinéma en tant que journalistes, théologiens, enseignants.
Sur les vingt-et-un films en compétition cette année, ils désigneront leur lauréat le samedi 27 mai prochain (le même jour que la Palme d’Or) au film qui selon eux met le mieux en lumière des valeurs comme la paix, la justice, la dignité humaine, le respect de l’environnement, la solidarité… L’occasion de rappeler à tous les festivaliers et au-delà, que la foi et la spiritualité sont inhérents à l’art et à toute activité créatrice. Et que le cinéma est le média privilégié pour dialoguer avec la société et pour sonder la complexité du monde, et de l’âme humaine.
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