Aujourd'hui sort en salles "The Quiet Girl". Un film irlandais tout en douceur, tourné en gaélique et finaliste aux Oscars 2023, dans la catégorie "meilleur film international". C'est aussi aujourd'hui que sort le film "Le Prix du passage", de Thierry Binisti, aux airs de thriller.
Aujourd'hui sort en salles "The Quiet Girl". Un film irlandais tourné en gaélique. Finaliste aux Oscars 2023, dans la catégorie "meilleur film international", c'est le premier long-métrage de Colm Bairéad, adapté d’une nouvelle américaine, parue en France chez l’éditeur Sabine Wespieser, sous le titre "Les Trois Lumières".
Un film tout en douceur sur un été à la campagne, dans l’Irlande rurale du début des années 1980 (mais ça pourrait se passer à n’importe quelle époque). C’est un récit d’apprentissage sur l’amour parental, l’histoire d’une enfant solitaire, délaissée et mal-aimée dans sa famille d’origine, une famille nombreuse pauvre, que ses parents vont envoyer le temps des vacances chez des cousins éloignés.
La jeune Kate va y découvrir la tendresse, la bienveillance et le soin apporté aux autres. Elle est accueillie par Sean et Eibblin, un couple sans enfant qui l’entourent d’une affection toute nouvelle pour elle. C’est un film assez intimiste, où chaque geste est filmé de façon très sensorielle, la manière dont Eibblin la coiffe, la lave, la nourrit. Il y aussi beaucoup de délicatesse dans la façon qu’a Sean de l’apprivoiser, en lui offrant un gâteau par exemple.
La mise en scène est très esthétique. Les plans sont éclairés d’une lumière claire et chaude qui sublime le quotidien. Tout est vu et vécu à travers les yeux de Càit. Et la beauté des images donne une dimension quais sacrée à chaque scène. Comme des natures mortes qui s’animeraient sous nos yeux. Dans la première séquence, alors que toute sa famille la cherche, Càit émerge de l’herbe de façon presque fantomatique, on dirait une pierre qui prend vie. Ce qui préfigure ce qui va suivre.
Le film aborde aussi la question du deuil. Derrière la bonté de ce couple se cache un chagrin passé. Et l’arrivée de Càit va à la fois le raviver mais aussi leur permettre de le dépasser. Un film qui nous montre que l’amour donné c’est aussi de l’amour qu’on reçoit, et que c’est porteur de vie.
Un second film sort aujourd'hui en salles : "Le prix du passage", de Thierry Binisti. Un film sur les migrants, sincère et touchant. Un thème déjà vu au cinéma mais que Thierry
Binisti aborde à travers le thème de la rencontre entre deux personnes, deux univers.
C’était déjà le thème de son long métrage précédent, "Une Bouteille à la mer" basé sur la relation épistolaire de deux jeunes gens entre Tel Aviv et Gaza. Ici, il navigue plus entre deux précarités. L’une économique, l’autre géographique. Walid est
irakien et attend son frère qui doit le rejoindre en France, pour passer la frontière avec lui et retrouver leur famille en Angleterre. L’autre, c’est Natacha, une jeune mère célibataire de 25 ans (jouée par Alice Isaaz) qui élève seule son fils, sans réussir à joindre les deux bouts. Et quand Walid croise sa route et qu’elle réalise qu’en échange de l’aider à traverser la Manche, elle peut résoudre ses problèmes financiers, elle ne se pose pas plus de questions que ça !
Thierry Binisti est un réalisateur qui tourne beaucoup pour la télévision. Il reprend les codes des séries policières dans la deuxième partie, et le film prend alors une dimension de thriller qu’il maîtrise bien et qui donne du rythme au récit. Mais la partie la plus réussie, c’est la relation qui se noue entre Natacha et Walid, la manière dont cette rencontre va ouvrir le cœur de la jeune femme à plus de liberté et de maturité.
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