Intérieurs sacrés est n très beau livre de décoration signé Laurence du Tilly.
Une tendance qui laisse perplexe et interroge : Peut-on faire de la déco avec des objets de dévotion?
Que nous dit cet engouement ?
C’est un très beau livre, un de ceux qu’on s’offre à Noël et qui trainent ensuite sur les tables basses.
Un très beau livre à la mise en page soignée mais qui m’a laissée perplexe.
Intérieurs sacrés est signé de la designeuse et décoratrice Laurence du Tilly.
La photo de couverture est sobre et somptueuse alliant l’ancien et le moderne.
C'est une cuisine ultra dépouillée et ultra design à la fois, installée dans ce qui a dû être une ancienne chapelle.
Un lieu, dont il ne reste que les voûtes, quelques chapiteaux, des traces de fresques. tout ca mis magnifiquement en lumière par quelques luminaires harmonieusement suspendus.
Laurence du Tilly défend un art de vivre haut de gamme et propose d'apporter un supplément d’âme aux intérieurs de ses clients.
La tendance est au sacré nous explique-t-elle. La maison est devenue un lieu de ressourcement. Il est donc important de soigner l'âme de son logis.
Ce livre présente d’anciennes bâtisses religieuses métamorphosées en demeures familiales.
Il raconte aussi comment des objets liés au rite, à la dévotion peuvent participer à la décoration d’une maison.
Si tout le monde n’a pas les moyens de faire transformer une église désaffectée en appartement cosy (mais le faut-il ?), beaucoup peuvent faire les brocantes et chiner des objets rescapés des chapelles et couvents.
Et on découvre, au fil des pages de ces intérieurs sacrés, ici une vierge de Lourde posée sur une étagère, là des angelots et des reliquaires, un peu plus loin des images sulpiciennes plus ou moins détournées, beaucoup de chapelets et bien sur des bougies (très important les bougies pour susciter la spiritualité).
C’est sobre et cossu, avec une forte inspiration monacale. Mais les cisterciens se retrouveraient-ils dans cet esprit où luxe, confort et volupté ne sont jamais bien loin?
Le catholicisme a de beaux restes
L’Eglise a de beaux reste qui font visiblement la joie des décorateurs
Et indirectement, ce livre pose la question de la trace, de ce qui survie de l’Eglise et de la foi dans un monde sécularisé.
Faut-il se réjouir de cet engouement ? Comme le signe d’un attachement jamais éteint à la foi de nos ancêtres ou traduit-il les derniers soubresauts d’un christianisme moribond ?
Pour Laurence du Tilly, "L'art sacré d’autrefois a tout naturellement sa place aujourd’hui car l'homme a besoin de se rattacher à quelque chose de tangible qui le guide et le rassure comme un support, un lien physique entre le visible et l’invisible …”
Tout ne serait donc pas perdu pour la spiritualité...
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