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Le film de la semaine : "Conclave", d’Edward Berger

Un article rédigé par Valérie de Marnhac - RCF, le 4 décembre 2024 - Modifié le 4 décembre 2024
La Chronique cinémaLe film de la semaine : "Conclave", d’Edward Berger

Cette semaine Valérie de Marnhac nous présente "Conclave", le dernier film d'Edward Berger. Ce thriller politique revient sur l'élection du pape, dans les coulisses du Vatican.

"Conclave", d’Edward Berger"Conclave", d’Edward Berger

Le film de cette semaine se passe dans les coulisses du Vatican. C’est un thriller politique, autour d’un des secrets les mieux gardés au monde : l’élection d’un pape. Il s’intitule tout simplement CONCLAVE

Il est signé d’Edward Berger, et adapté d’un best-seller britannique de Robert Harris, ex-journaliste très sérieux de la BBC, qui s’est reconverti dans le roman historique à succès. Plusieurs de ses livres ont déjà été adaptés à l’écran. Dont deux par Roman Polanski : l’excellent Ghost writer avec Ewan McGregor, et son J’Accuse sur l’affaire Dreyfus.

Pour Conclave, le romancier en a eu l’idée lors de l’élection du pape François en 2013, en étant frappé par la dimension éminemment politique de cet événement planétaire, mais aussi – et surtout- par son formidable potentiel dramaturgique. Et le réalisateur en a tiré ce thriller captivant et parfaitement orchestré. Ou comment l’agitation des passions humaines déborde au cœur de cet univers feutré et mystérieux.

La course aux Oscars

Le film commence par la mort soudaine d’un vieux pape. Et c’est le cardinal Lawrence, joué par Ralph Fiennes, qui est chargé de mettre en œuvre l’élection de son successeur. On a affaire à une production internationale tournée en anglais. Conclave est d’ailleurs un candidat sérieux, parait-il, pour la course aux Oscars cette année. Ce qui serait mérité pour Ralph Fiennes. Formidable acteur britannique formé à la Royal Academy de Londres, il n’a jamais été primé à Hollywood, malgré ses rôles mémorables dans Le Patient anglais ou La Liste de Schindler

Il joue ici un cardinal profondément croyant, soucieux et impliqué dans ses responsabilités mais en proie au doute, dans sa foi et face aux intrigues et autres secrets de couloirs qu’il va découvrir.

Le scénario suit le parcours de 4 cardinaux principaux, tous « candidats » potentiels à l’élection : un africain, un nord-américain, un italien et un anglais. 

Sur le principe, tous sont éligibles ! Pour qui suit un peu l’actualité de l’Eglise catholique, se joue évidemment ici le combat très actuel entre conservateurs et progressistes. Et en cela, le récit est ancré dans une réalité géographique très incarnée, où chaque personnage va être rattrapé par les particularismes de sa région et de sa culture. 

Mais c’est une fiction avant tout et c’est donc le drame et le suspense qui l’emportent. Le scénario multiplie à l’envi les rebondissements, les coups de théâtre, les révélations,… au risque par moments d’être peu plausible !

Des questions au delà du politique

Et c’est là que le film m’a touchée ! Quand il interroge le rapport au pouvoir, et à l’ambition, de ces hommes religieux qui y ont normalement renoncé, ils deviennent alors simplement humains et traversés par les mêmes tentations que chacun d’entre nous.

C’est un film que certains trouveront peut-être improbable, outrancier, peu réaliste. Je trouve au contraire qu’il utilise habilement ce que le cinéma sait faire de plus efficace, pour aborder en arrière-plan les enjeux actuels de l’Eglise catholique. Le tout, dans une approche extrêmement bien documentée du Vatican et de ses procédures.

Je rajoute un mot sur les décors pour préciser que le film a été entièrement tourné à Rome, principalement dans les studios mythiques de Cinecittà. Et les séquences de vote à huis-clos dans la reconstitution de la Chapelle Sixtine sont particulièrement bien chorégraphiées !

Émission La chronique Cinéma © RCF
Cet article est basé sur un épisode de l'émission :
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