Christophe Haralambon pour son livre " un corps d'homme" ( édition premier parallèle)
Un matin d'automne, Olivier Haralambon, ancien coureur cycliste, tombe de vélo tandis qu'il roule avec un jeune champion. L'accident est sérieux ; il passe plusieurs longues semaines alité, dans un corps soudain inapte à l'exploit......
La chronique de Jacques Plaine.
OLIVIER HARALAMBON
Un corps d’homme
Premier Parallèle
Écrivain, philosophe, ancien coureur cycliste, Olivier
Haralambon est rédacteur photographe. Le Prix « Les
soleils de Nucéra » 2025 lui sera remis le mercredi 12
mars à la Loge des Gardes, sur le podium de Paris
Nice.
Quand il en réchappe - ce qui ne fut pas le cas de l’ami
Nucéra fauché par un chauffard dans la banlieue de Nice le
9 août 2000 - tout cycliste fait son miel de ses chutes à vélo.
C’est Paul Fournel « qui prit sa première cuite après sa
première portière » ou Olivier Haralambon qui, après s’être
fait plier en quatre un des deux fémurs, va recevoir le prix
Nucéra sur le podium de Paris-Nice.
« La nuit tombait avec le poids d’une caisse à outils »
quand, alors qu’il roulait avec un nommé François-Xavier
Berzingue « un grand fracas d’obscurité s’est abattu sur le
monde ».
Dit autrement, alors qu’il roulait avec Romain Bardet –
auquel le livre est dédié, ce qui est plus qu’un signe -
l’auteur, ancien coureur cycliste, s’est viandé dans un virage et s’y est fracassé le fémur.
« Gonflée de sang violasse, ma cuisse ressemblait à une aubergine de concours agricole ».
À partir de là, défilent les galères : l’ambulance, les pompiers, le brancard, l’hôpital, le
chirurgien, les infirmières, les kinés, le ballet des ballons et des extenseurs fitness et les
trempettes dans la piscine de rééducation.
« J’ai chuté jeune, je me suis relevé vieux » aime-t-il à se raconter, étendu sur son lit de
douleur la jambe maintenue à la verticale par un inquiétant système de poulies, de poids et
de contrepoids. Car au cours de ces longues semaines à découvrir son corps - un corps
jusque là par lui inconnu et dans lequel il s’enfile comme dans une nouvelle chemise - il
prend conscience de son âge. La cinquantaine. La dernière des sept saisons d’Hippocrate,
celle qui fait basculer le corps dans la vieillesse. La fin des haricots. Le vestibule de la mort.
L’antichambre du paradis.
Emporté par le souffle de ce maître à penser que fut le fondateur de la médecine au siècle
de Périclès, Oliver Haralambon change de costume, de peau, de dimension, de casquette et
devient philosophe - comme Guillaume Martin autoproclamé « Vélosophe » - mais avec un
objectif et un seul : chercher le sens de cet accident qui lui a révélé son âge.
Sans se poser de question, Tino Rossi chantait « La vie commence à soixante ans » mais
lui ne s’était pas payé de portière ni cassé le fémur à vélo.
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