Il y a 40 ans, quand a été lancée la fête de la musique, le mot d'ordre était : "la musique partout, des concerts nulle part". La fête de la musique encourage les musiciens amateurs à oser s'exprimer en dehors des cadres. Un événement que salue André Manoukian, lui-même passionné par le jazz, synonyme de liberté.
Le 21 juin 1982 a eu lieu en France la première fête de la musique. 40 ans après, c'est devenu un événement dans de nombreux pays du monde. Un événement attendu plus encore par les musiciens amateurs. "Le fondamental de la fête de la musique c’était de dire : de la musique partout, des concerts nulle part, que les gens prennent eux-mêmes en en main leurs instruments", rappelle André Manoukian, célèbre auteur-compositeur et pianiste, que l'on voit régulièrement dans les médias. Pour lui, la fête de la musique, "c’est un jour où les musiciens cèdent leur place à tous ceux qui ont envie de jouer de la musique et qui osent moins s’exprimer".
Il y a moins de gens qui vont peut-être à la messe mais il y a plus de gens qui vont aux concerts, est-ce que ce n’est pas la même chose ? Est-ce qu’on ne se réunit pas en chantant ?
La fête de la musique est devenu un événement ô combien populaire. Et pourtant, la musique en elle-même reste "un mystère". "Je dirais que c’est le dernier des mystères dans notre société déritualisée". On peut éprouver à l'écoute de certains rythmes ou de certaines mélodies, un "sentiment du spirituel" comme le sentiment, "beaucoup plus profane, de fête", observe André Manoukian. "Il y a moins de gens qui vont peut-être à la messe mais il y a plus de gens qui vont aux concerts, est-ce que ce n’est pas la même chose ? Est-ce qu’on ne se réunit pas en chantant ?"
Le jazz, c’est la musique de prédilection d'André Manoukian, synonyme pour lui de "liberté". "L’apprentissage du jazz permet au musicien de récupérer sa liberté devant son instrument." L'auteur-compositeur et pianiste publie "Sur les routes du jazz - À la recherche de la note bleue" (éd. Harper Collins).
Mais pour André Manoukian, le jazz c’est plus que ce à quoi on pense… "Le plus grand des jazzmen s’appelle Jean-Sébastien Bach !" Il rappelle que les grands noms de la musique classique comme Mozart, Bach ou Beethoven "étaient des improvisateurs". C’est au XIXe siècle que, "funestement, on a cessé d’apprendre l’improvisation", regrette-t-il. "C'est par le jazz, c’est par une musique d’enfants d’esclaves, qu’on a retrouvé la liberté de notre instrument."
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