Autisme : comment détecter les TSA ou troubles du spectre de l'autisme ?
En partenariat avec Les Facultés Loyola Paris
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Le Printemps de la Petite enfance à Strasbourg met en lumière un nouveau phénomène dans le milieu : la prise en charge des enfants "à particularités sensorielles". Une augmentation qui force les établissements d'accueil à un certain nombre d'adaptations.
Dans le milieu socio-éducatif, le phénomène inquiète. "Nous constatons, à la fois dans les structures de la petite enfance, mais également dans toutes les écoles, une augmentation forte des enfants 'à besoins particuliers'". Directeur de l'enfance et de l'éducation à la ville de Strasbourg, Régis Giunta sous ce terme générique, la spécificité de ces enfants présentant "des troubles sensoriels", dont l'autisme fait partie.
Une tendance sociétale qui semble se renforcer et qui impacte directement les établissements d'accueil de la petite enfance. C'est le cas pour les Lieux d' Accueil Parents Enfants (LAPE), ces maisons de socialisation qui permettent à des parents de venir passer un temps avec leurs enfants jusqu'à 6 ans, de manière gratuite et anonyme.
Il en existe 10 municipales et 6 associatives à Strasbourg, ce qui fait de l'Eurométropole une ville "plutôt bien dotée par rapport au reste de la France", selon Sophie Ehret, responsable de La P'tite Mosaïque, LAPE à Hautepierre. La plupart a adapté ses locaux en repensant son matériel et l'organisation de l'espace à partir des troubles sensoriels des enfants accueillis, comme une lumière plus douce et de la moquette par exemple.
"L’enfant peut choisir la stimulation sensorielle dont il a besoin, on ne lui impose rien. C’est un espace en retrait et apaisant", explique Charlène Lemarchand, éducatrice spécialisée. Un dispositif inclusif qui semble profiter au reste des groupes présents. La prise en charge de ce type de matériel est désormais "bien intégrée" dans le budget des centres, témoigne Yasmine Vétératier, responsable du LAPE du quartier de La Meinau.
Quelles pourraient être les causes d'une telle hausse ? "Depuis le Covid, on observe l'émergence d'enfants aux particularités sensorielles, explique Yasmine Vétératier. On se questionne également sur les écrans, aussi bien au niveau des enfants que des parents. L'un de nos objectifs au LAPE est justement de permettre le lien 'parents-enfants' à travers des jeux ensemble ou d'observer son enfant. Dans tous les cas, l'idée est d'éviter les écrans."
Pour preuve, une série de vignettes décore les murs du LAPE pour alerter les parents sur l'importance de ne pas avoir recours au numérique pendant leur temps passé au centre.
Un constat confirmé par Régis Giunta pour qui "le numérique est un enjeu de santé publique. On ne mesure pas encore les effets majeurs qu'il génère."
Si des progrès sont à noter dans l'accompagnement, le manque de moyens ne se fait pas moins sentir. Et d'abord au niveau des formations. "Ça s'ouvre vraiment, mais ce n'est jamais assez tant il y a de spécificités, constate la directrice de La Meinau. On fait au jour le jour, d'autant plus que les enfants arrivent sans être diagnostiqués. On essaie de donner une place à chacun." Jusque récemment, les médecins avaient en effet tendance à poser un diagnostic vers les 5 ans, d'après Régis Gionta.
"L'offre de services n'est pas à la hauteur des besoins et de la demande", déplore le directeur de l'enfance à l'Eurométropole. L'accès à ces services est de plus en plus compliqué, renchérit-il, conscient que les solutions ne peuvent émaner uniquement de structures locales. "L'idée, c'est de mobiliser l'ensemble des ressources d'un territoire pour voir comment, au niveau pluri-institutionnel, on arrive à faire de l'inclusion des enfants une priorité. Et ce, ajoute-t-il, à la fois au niveau local mais également au niveau national, à travers des politiques et des moyens qu'il faudrait peut-être plus ambitieux en direction de ce public."
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