Franck Leroy, le président de la Région Grand Est, était de passage à Metz la semaine passée, au lendemain du lancement de la médiation voulue par Emmanuel Macron, entre la région et la CEA (Communauté Européenne d’Alsace, présidée par Frédéric Bierry). Une négociation arbitrée par la préfète du Grand Est, Josiane Chevalier, et menée « dans le cadre strict fixé par le Président de la République » : pas question de retoucher aux grandes régions. Franck Leroy s’est montré plutôt ouvert aux délégations (ou collaborations), ouvrant même la porte aux autres départements souhaitant également récupérer des compétences « dans un soucis d’efficacité ».
« Pas question de retoucher aux grandes régions parce qu'elles donnent des résultats. » Il faut dire que cette médiation était lancée alors même que les indicateurs annoncés par l’institution sont flatteurs : 9ème sur le plan européen, le Grand Est est la 3ème région la plus attractive de France pour l’accueil des « Investissements Directs à l’Étranger ». De plus, le 13 mai, 2 milliards d’euros étaient annoncés en direction de l’agglomération de Mulhouse (nouveau Datacenter de Microsoft spécialisé dans l’IA).
« Il y a très certainement des collaborations qu'on peut apporter de manière nouvelle à la CEA. Peut-être que la CEA, sur un certain nombre de compétences qui pourraient lui être déléguées, pourra agir plus efficacement qu'on ne le fait. Je pense qu'il faut se donner un petit peu de temps. Il faut mettre cartes sur table en la matière, que nos équipes discutent. » Le mot est répété avec soin : l’efficacité avant tout.
Et en pratique ? « Le président de la République a donné quelques indications sur des secteurs comme le commerce, comme l'artisanat, comme le sport. On peut en imaginer d'autres. De toute façon, à partir du moment où on est animé des mêmes intentions, c'est à dire d'apporter une plus-value à une politique, la rendre plus efficace, plus proche, mieux comprise, on peut discuter de choses et on peut tout à fait nouer des collaborations. »
Sur l’identité : « il faut se dire que la région Grand Est n'est pas là pour remplacer l'histoire, elle n'est pas là pour gommer nos identités. Vous avez en face de vous un Champenois. Moi je suis fier d'être Champenois et pour rien au monde un Champenois ne perdrait son identité. (…) Ce n'est pas un sujet (…) Beaucoup d'Alsaciens vous disent : dans notre esprit, le sentiment d'être Alsacien était important. Mais aujourd'hui, je me sens autant Alsacien qu'avant et je me réjouis de voir autant de projets de développement économique en Alsace, autant de trains en Alsace. Le nombre de trains qu'on a augmenté, que ce soit sur l'agglomération de Strasbourg, et en Alsace est colossal. »
A la question posée sur d'autres départements, d'autres collectivités, qui pourraient finalement demander la même chose que l'Alsace, aucune hésitation : « Oui, oui. D'ailleurs, on en a discuté avec Frédéric Bierry mardi. Moi je lui ai dit qu’imaginer de déléguer des compétences, pourquoi pas. Mais qu’il fallait aussi que cette possibilité soit offerte à d'autres départements. On a eu des départements qui nous ont fait des approches plus discrètes, avec le souhait par exemple, de gérer de manière plus en proximité l'économie sociale et solidaire. Ce sont des sujets sur lesquels on est prêt à discuter. Je pense que nous devons tous avoir comme obsession l'efficacité des politiques publiques. »
Une médiation qui sera donc probablement regardée avec d’autant plus d’intérêt par le Département de la Moselle.
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