Pourquoi le vaccin contre le Covid-19 divise les catholiques ?
En partenariat avec Les Facultés Loyola Paris
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Dans la tradition chrétienne, la qualité d’une société se mesure au respect qu’elle manifeste envers les plus faibles de ses membres. Et si l'élection présidentielle était le moment de revoir quels sont les réels fondements de notre société. Et de tout faire pour canaliser nos forces vers l'attention au plus fragile ? Durant le mois de février Frédéric Mounier revient sur les enjeux bioéthiques de l'élection présidentielle avec Bruno Saintôt, jésuite, directeur du département d'éthique biomédicale du Centre Sèvres.
Depuis le 1er janvier, la campagne électorale a commencé, avec l’application du principe d’équité entre les candidats au sujet du temps de parole à la radio et à la télévision. Un certain nombre de catholiques se demandent si l’on peut orienter son vote à partir de question éthiques, comme l’IVG, la fin de vie ou la vaccination, etc. De leur côté, les évêques de France ont rappelé qu'il n’y a pas de vote catholique et il n’y a pas non plus de candidat chrétien idéal.
Le jésuite Bruno Saintôt nous invite dans un premier temps à penser les choses de façon plus globale : à resituer toutes questions dans "un projet global de soin". Où le soin ne concernerait pas que le domaine médical, mais aussi l’éducation, les structures publiques, le dialogue social, notre culture démocratique... En bref, développer ce que le pape François appelle "une culture du soin" face à "celle de l’indifférence, du rejet et de l’affrontement, souvent prédominante aujourd’hui" (Message pour la 54e Journée mondiale de la paix, du 1er janvier 2021).
Au sortir de la Seconde guerre mondiale, quand le Conseil national de la Résistance (CNR) a soutenu le projet de Sécurité sociale, la France sortait d'une période très difficile. Mais la société a pu s'unir autour d’un projet social. "On pourrait rêver aujourd’hui, nous dit Bruno Saintôt, dans un contexte extrêmement difficile de pandémie, de tensions aussi dans la société, que nous retrouvions cet élan-là, avec une véritable culture du soin, mais en déclinant ce soin du côté médical, du côté de l’éducation, du côté des institutions…"
L’élection présidentielle est sans doute le moment pour inventer un projet global de soin, pour insuffler une culture du soin, du care en anglais, où chacun se sent qu’il peut agir à son niveau. "Au niveau le plus général, nous suggérons que le care soit considéré comme une activité générique qui comprend tout ce que nous faisons pour maintenir, perpétuer et réparer notre “monde”, en sorte que nous puissions y vivre aussi bien que possible", écrit la philosophe du care Joan Tronto (1991).
La spécificité de l’éthique chrétienne, c’est l’attention au plus fragile. « Dès les premiers siècles, les chrétiens ont pris très au sérieux la parole de l’évangile de Matthieu : "Chaque fois que vous l’avez fait à l’un de ces plus petits de mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait." (Mt 25, 40) », rappelle Bruno Saintôt. "Ça demeure une référence d’éthique sociale, d’éthique politique extrêmement ferme dans toute la tradition chrétienne, que la qualité d’une société ou d’une civilisation, se mesure au respect qu’elle manifeste envers les plus faibles de ses membres." Comment canalise-t-on les forces aujourd'hui ? Comment orienter nos forces dans un projet solidaire d'attention aux plus vulnérables ?
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