Deux jeunes naviguent sur l'Atlantique sous les couleurs d’Enfants du Mékong
En partenariat avec ENFANTS DU MÉKONG
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LA CHRONIQUE D'ANTOINE BESSON - Dans la plupart des milieux défavorisés, en Asie comme en Occident, quand les parents ne gagnent pas suffisamment d’argent pour nourrir la famille, bien souvent les enfants sont mis à contribution. Dans ces situations, le travail des enfants recoupe des réalités très diverses, qu'a découvert Antoine Besson.
Certains cherchent un moyen de décharger les parents des taches du quotidien, s’assument entièrement voire assument leurs frères et sœurs plus jeunes, d’autres trouvent un moyen de gagner de l’argent pour participer aux dépenses, d’autres encore cultivent, chassent ou pêchent de quoi agrémenter le quotidien. Il n’y pas une seule situation qui se ressemble. C’est à la rencontre de ces enfants que je vais depuis maintenant deux semaines, d’abord au Vietnam, puis au Laos et enfin aux Philippines.
Tout d’abord, il faut se méfier d’une approche manichéenne qui nous ferait condamner ce travail des enfants trop hâtivement. Entendons-nous bien, je ne suis pas en train de défendre le travail des enfants et vous connaissez suffisamment l’action d’Enfants du Mékong pour savoir que notre conviction profonde est que la place d’un enfant est à l’école. Mes rencontres ces dernières semaines m’ont cependant fait prendre conscience qu’il existe des situations où le choix de ces enfants n’est pas de travailler ou non mais plutôt comment travailler ? Puis-je trouver un travail compatible avec l’école ? Puis-je trouver un travail qui respecte ma dignité ?
Si j’ai rencontré de nombreux enfants fiers de pouvoir aider leur famille tout en parvenant à continuer leur scolarité, il existe également des cas désespérés. Je pense notamment à la petite Duong rencontrée à Hô Chi Minh-Ville la semaine dernière. Sa mère est décédée et son père est en prison. Duong a 10 ans mais en parait 6. On peut apercevoir son corps fluet en bordure des grands axes routiers de la ville jamais très loin de l’ombre de sa grand-mère.
Cette dernière oblige Duong à vendre des billets de loterie dans la rue, vêtue de son uniforme d’écolière car elle n’a pas grand-chose d’autre à se mettre. Duong manque souvent l’école qu’elle aime pourtant. Elle subit un chantage ignoble à la maison : soit elle accepte de vendre les billets de sa grand-mère soit elle ne mangera pas. Sa grand-mère n’a plus qu’elle et s’accroche à la petite fille sans s’apercevoir qu’elle est en train de la noyer dans sa propre détresse. La misère rend parfois aveugle, y compris au bien de ses proches.
La chance de Duong, c’est sa maitresse, Doan. Elle n’hésite pas à aller chercher la petite fille quand elle manque trop souvent l’école. Elle la nourrit quand elle est là. Elle l’accompagne et tente d’être une présence aimante dans l’univers désespéré de son élève. Cette lueur dans la nuit, c’est toute la force du parrainage et c’est pour cela aussi qu’on peut croire sincèrement que même dans les situations extrêmes, l’école représente toujours un espoir de salut pour tous les enfants !
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