Oui, la vie a de la valeur. C’est du moins ce que pensent de plus en plus Philippe et Brigitte. Ce couple de sexagénaires du Pas-de-Calais a d’abord cru à une blague. Début février, a récemment rapporté notre confrère La Voix du Nord, ils ont reçu un courrier de l’Assurance-maladie indiquant que Philippe, pourtant sur ses deux pieds au moment d’ouvrir la missive, était décédé depuis plus d’un mois...
L’Insee aurait confondu, dans sa communication à la Sécurité sociale, avec la mort d’un homonyme. Après avoir bataillé pour prouver qu’il était bien vivant, Philippe a pu ressusciter administrativement ! Au-delà de sa retraite dont il avait été provisoirement privé, Philippe sait ce que vaut la vie... Pour tous les hommes, la vie est infiniment précieuse, et pour ceux qui suivent le Christ, parce qu’elle est don de Dieu, cette vie est même sacrée !
Alors que tout augmente, dans notre société, la valeur de la vie humaine semble voir sa cote baisser. C’est ce que l’on ressent, depuis l’intention initiale de l’exécutif qui a lancé à l’automne dernier un débat sur la fin de vie, jusqu’au premier vote intervenu le 19 février à la convention citoyenne en faveur, y compris pour les enfants, de "l’aide active à mourir". Celle-ci n’est autre, derrière des mots sournoisement choisis, que la légitimation de l’euthanasie et du suicide assisté.
Et je m’interroge : le vote de 167 citoyens tirés au sort aurait-il plus de poids que l’avis négatif que viennent de produire 13 organisations et sociétés savantes, représentant pas moins de 800.000 professionnels de santé ? Ces hommes et femmes rompus au soin, formés pour guérir et apaiser les souffrances de leurs semblables ont jugé que l’euthanasie ne pouvait en aucun cas être considérée comme un "soin" et que sa légalisation serait une "transgression éthique majeure".
Le premier avis favorable de la convention citoyenne est un signal inquiétant du risque que soit levé l’interdit de tuer, déjà bien entamé avec la légalisation de l’avortement il y a près d’un demi-siècle. Les deux extrémités de la vie, déjà tellement fragiles, ont cette funeste odeur de la mort que l’on provoque en conscience.
Cette semaine, dans les colonnes de Famille chrétienne, Tugdual Derville assure que rien n’est joué ! Malgré les apparences, le porte-parole d’Alliance vita assure que la partie n’est pas perdue et qu’il reste des leviers d’action. Le combat politique est loin d’être plié, il est donc de notre devoir d’argumenter auprès des élus qui devront débattre du bien-fondé d’une nouvelle loi. Tugdual Derville invite aussi au témoignage à travers l’engagement auprès des plus fragiles.
Reste enfin pour les chrétiens, et surtout, la puissante et douce arme de la prière, pour assouplir les cœurs les plus endurcis. Notez que les membres de la convention citoyenne doivent rendre leur avis définitif au gouvernement... le 19 mars, jour où l’Église fête saint Joseph, "gardien" de la vie, selon la belle expression du pape François.
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