Tous les idéaux sont à respecter, mais l’ironie est permise devant certains spectacles politiques. Par exemple celui d’hier, 4 décembre… On pourrait appeler ça l’histoire des deux partis qui ne trouvent pas leur place : l’ancien grand parti qui ne voudrait pas disparaître, et le petit parti qui voudrait exister.
L’ancien grand parti, c’est évidemment LR : Les Républicains sont enfin en passe de se donner un président – aux termes de négociations alambiquées entre les uns et les autres sans pour autant qu’une réponse claire soit apportée à la vraie question : à quoi sert encore ce parti de 59 députés, coincé entre les 170 élus macronistes et les 89 élus du Rassemblement national ?
Selon un sondage d’avant-hier, en effet, 75% des citoyens interrogés estiment que LR n’a plus beaucoup d’avenir. Pour 25% d’entre eux, les intérêts de droite sont désormais représentés par Emmanuel Macron. Pour 25 autres %, la droite siège maintenant avec Édouard Philippe, ou même avec le centriste François Bayrou. Les derniers 25% voient la droite se réincarner du côté de Marine Le Pen…
Ce dernier chiffre nous mène à parler de la deuxième histoire ironique du week-end : celle du petit parti qui voudrait bien exister politiquement, mais qui n’y arrive pas. Il s’agit du parti d’Éric Zemmour et Marion Maréchal, qui a zéro élu, et qui célébrait son anniversaire ce dimanche à Paris. Il cherche par où continuer pour espérer faire surface aux prochaines élections : et ce n’est pas simple, car où est l’originalité de ce parti ? Je dirais presque dans le vocabulaire de la grande distribution : où est sa “zone de chalandise” ?
Sur le registre anti-immigration, Zemmour n’arrive pas à concurrencer le RN qui détient ce fonds de commerce. Et sur le registre du libéralisme économique, Zemmour fait léger à côté de Bruno Le Maire, poids lourd de la macronie ! (D’ailleurs rien ne dit qu’être libéral en économie apporte des voix aujourd’hui).
Donc le point commun entre LR et le mouvement Zemmour, c’est que l’un et l’autre manquent d’une base sociologique suffisante. LR a perdu une grande partie de sa base. Et Zemmour n’a pas réussi à en trouver une au-delà d’un certain milieu : celui qui fait 7 ou 8% aux élections. Au nom de qui et de quoi parle un leader ou un candidat ? Cette question, finalement, est la clé de toute politique…
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