Un projet de loi taxant le kérosène des jets privés et des vols commerciaux va être discuté au Parlement européen... Si le projet échoue ce sera dommage pour le climat : en effet la pollution de l’atmosphère par les jets privés s’aggrave très vite depuis 15 ans, parce que leur nombre de vols ne cesse d’augmenter.
Je suis heureux de vous retrouver en cette rentrée 2022 – même si c’est une rentrée soucieuse, depuis que le président de la République nous a annoncé (je le cite) : "la fin de l’abondance et de l’insouciance"… Si on prenait ces mots au pied de la lettre, ils ne viseraient que ceux qui vivent réellement "dans l’insouciance et l’abondance" – et qui sont loin d’être la majorité des Français.
Les insouciants vont-ils devoir renoncer, par exemple, à se déplacer en jet privé de 75 millions d’euros (quand on l’achète) ou à 125.000 euros le vol (quand on le loue) ? Entre 2000 et 2021, le nombre d’utilisateurs de jets privés a augmenté de 50%. Le top 10 de leurs destinations longue distance n’est pas professionnel, mais touristique. Et leur carburant est exempté de taxes depuis 15 ans… Ce privilège fait un peu désordre à la rentrée 2022, au moment où l’Élysée appelle le reste de la population à se serrer la ceinture.
C’est pour ça qu’au Parlement européen va être discuté un projet de loi taxant le kérosène des jets privés et des vols commerciaux. Cette taxe rapporterait 2 milliards d’euros en 2025 aux États européens si elle était adoptée. Pour l’adopter il faudrait l’unanimité des Vingt-Sept. Mais deux États membres – Malte et Chypre – annoncent déjà leur veto : allez savoir pourquoi… S’ils ne changent pas d’avis, l’échec du projet de taxe européenne est programmé d’avance.
Si le projet échoue ce sera dommage pour le climat : en effet la pollution de l’atmosphère par les jets privés s’aggrave très vite depuis quinze ans, parce que leur nombre de vols ne cesse d’augmenter.
L’abandon de la taxe sera dommage aussi pour le moral du public. Sachant qu’un vol privé de quatre heures pollue l’atmosphère plus que ne le fait un citoyen moyen pendant un an, le citoyen moyen aimerait que l’effort d’austérité annoncé par le chef de l’État soit équitablement partagé. Si l’on veut que toute la population se serre les coudes face à la crise économique et au dérèglement climatique, mieux vaudrait qu’une partie des Français n’ait pas l’impression de vivre dans une société de castes.
Des chroniqueurs d'horizons variés nous livrent leur regard sur l'actualité chaque matin à 7h20, dans la matinale.
- Le lundi : Stéphane Vernay, directeur de la rédaction de Ouest-France à Paris, et Arnaud Benedetti, rédacteur en chef de La revue politique et parlementaire ;
- Le mardi : Corinne Bitaud, agronome et théologienne protestante, et Marie-Hélène Lafage, consultante en transition écologique auprès des collectivités territoriales ;
- Le mercredi : Clotilde Brossollet, éditrice, et Pierre Durieux, essayiste ;
- Le jeudi : Antoine-Marie Izoard, directeur de la rédaction de Famille chrétienne ; Aymeric Christensen, directeur de la rédaction de La Vie ;
- Le vendredi : Blanche Streb, essayiste, chroniqueuse, docteur en pharmacie, auteure de "Grâce à l’émerveillement" (éd. Salvator, 2023), "Éclats de vie" (éd. Emmanuel, 2019) et "Bébés sur mesure - Le monde des meilleurs" (éd. Artège, 2018), et Elisabeth Walbaum, Déléguée à la vie spirituelle à la Fédération de l'Entraide Protestante.
Suivez l’actualité nationale et régionale chaque jour
RCF est une radio associative et professionnelle.
Pour préserver la qualité de ses programmes et son indépendance, RCF compte sur la mobilisation de tous ses auditeurs. Vous aussi participez à son financement !