"Mon corps m'appartient"... Vraiment ?, par Pascale Morinière
En partenariat avec Les Associations Familiales Catholiques (AFC)
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LA CHRONIQUE DE BENOIST DE SINETY - Écran géant au Trocadéro pour la retransmission du vote du Congrès, illumination de la Tour Eiffel, discours enflammé de la Maire et d’une escouade de supporters enthousiastes... la Ville de Paris a sorti le grand jeu pour célébrer comme l’avènement à une nouvelle ère la constitutionnalisation du droit à l’avortement.
Et chacun de renchérir pour bien montrer "face caméra" à quel point cette décision était un "marqueur" essentiel de ce que la France voulait être dans le monde.
Il fut un temps où ce pays pensait avoir un message pour le monde et où bien des nations guettaient ses décisions. Il est devenu un territoire où nul ne peut plus dialoguer et où des minorités toujours plus véhémentes, imposent leurs visions du monde à une majorité étourdie par une propagande bien-pensante. Est-il simplement possible de rappeler que l’avortement est toujours un drame ?
Et que, même s’il peut s’avérer pour certains un drame nécessaire, il n’y a nulle occasion de le célébrer comme on aimera fêter dans quelques mois nos médailles olympiques. Au lieu de cela on a des hurlements, des affiches absurdes qui osent mettre côte à côte Simone Veil et une responsable politique qui n’arrive pas à condamner les terroristes islamistes.
A l’ère où on ne parle que de concertations, de débats mais où l’on n’en fait jamais, après avoir mis en haut du Capitole les professions médicales, on s’apprête à nier leur droit à l’objection de conscience car comment refuser de commettre un acte inscrit dans la constitution sans se mettre hors la loi. Et demain, va-t-on faire ainsi pour le droit à mourir par injection ?
Tout en continuant de laisser la pauvreté grandir un peu partout : n’est-il pas au moins aussi urgent d’appliquer le droit à avoir un toit pour tous, ou, par exemple, de réfléchir aux défis immenses posés par les questions migratoires ? Mais non, on fait de la com, on met des paillettes et on jette de la poudre aux yeux. Combien de temps cela suffira-t-il ?
J’étais l’autre jour à Madagascar, pays où les enfants jaillissent de chaque arbre, chaque rocher, chaque buisson. Pays aux milles sourires, un des plus pauvres du monde. Il suffit de parler avec n’importe lequel de ces jeunes, de ces enfants, pour entendre ses rêves, son rire, pour être touché par son envie de vivre. Certains prétendent, parmi les organismes humanitaires qui travaillent sur place, qu’il faudrait conditionner l’aide à un contrôle des naissances plus strict.
Mais comment penser que ces enfants soient un problème plutôt que, d’abord, remettre en question l’organisation d’un monde conçu par nous, normé par nous, et qui ne fonctionne quasi qu’à notre profit ? Nous vieillissons, c’est indéniable. Et nous en refusons tellement l’augure que nous sommes prêts à supprimer toute vieillesse compliquée et jugée dégradante. Tout en refusant à des générations à venir le droit de rêver et de construire un autre monde. Y a-t-il vraiment raison de se réjouir ?
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